Whispered in Gaza: le quotidien des jeunes palestiniens

Capture d'écran

Whispered in Gaza est une série de courts métrages animés, créée par le Centre de communication de la paix avec la participation de l’ancien négociateur palestinien et avocat spécialisé dans les droits de l’Homme Gaith al-Omari. 

Elle raconte le quotidien des jeunes en Palestine, sous l’emprise du Hamas à Gaza, mais également sous l’autorité palestinienne en Cisjordanie jugée comme corrompue et contrôlée en partie par Israël. Elle met en avant les difficultés et les embûches de cette jeunesse palestinienne, et s’interroge sur les perspectives. 

L’économie de Gaza est détruite par le blocus israélien, mais également par les pratiques du Hamas. Les documentaires racontent comment les commerçants voient leurs marchandises confisquées, le Hamas leur demande ensuite des pots-de-vin pour les laisser travailler, les menaçant de prison, de coups ou même pire. Pour travailler à Gaza où il y a 90 % de chômage, il faut forcément être membre ou proche du Hamas. C’est pourquoi de nombreux jeunes rejoignent la lutte armée. 

Les jeunes Gazaouis souhaitent libérer leur pays, malheureusement aujourd’hui à Gaza, la résistance devient un synonyme de business. 

Critique du Hamas

Les dirigeants du Hamas tirent profit des guerres, notamment celles de 2008, 2012, 2014, et 2020, explique Othman. C’est la population qui en souffre, seul le peuple est blessé. La guerre détruit les peuples, mais ceux qui la déclenchent et l’alimentent s’enrichissent. Ce sont les seuls à qui la guerre profite. 

Les perspectives sont restreintes, beaucoup de jeunes risquent leur vie en traversant la mer méditerranée afin de rejoindre l’Europe, espérant une vie dans de meilleures conditions, une vie digne, et peu survivent à cette traversée.

Les habitants qui ne souhaitent pas faire la guerre et prendre les armes sont qualifiés de traîtres. La résistance pacifiste est compliquée, car les murs sont couverts de slogans et d’histoires des leaders du Hamas. La population vit en zone de guerre. Ce qui provoque également d’importants dommages psychologiques, et amène la population à être extrêmement défaitiste, voyant la situation se dégrader petit à petit. 

En 2019, 1 000 Gazaouis manifestent dans la rue pour réclamer des améliorations économiques. Le Hamas a répondu dans le sens inverse et a d’autant plus fermé les petits commerces de celles et ceux qui avaient participé à cette manifestation pacifiste. 

Ils laissent les Gazaouis dans une pauvreté extrême. La population peine à rester en vie. Les coupures d’eau et d’électricité sont très fréquentes. 

« We want to live »

Les enfants sont endoctrinés dans des écoles tenues par le Hamas. On leur apprend à devenir un martyre pour leur pays. C’est pourquoi la jeunesse palestinienne ne souhaite plus avoir d’enfants dans ces conditions. Les médias pro-Hamas insufflent une soif de sang à la jeunesse palestinienne, mais elle peine à faire passer un message simple au monde : ils ne veulent pas la guerre, ils veulent une vie décente et en paix. 

Bassam faisait partie du mouvement « We want to live » tout ce qu’elle voulait c’était un gouvernement qui sache comment diriger un pays et rétablir la paix avec l’État d’Israël. Évidemment le Hamas a fait pression sur elle, la menaçant et menaçant aussi l’entièreté de sa famille, elle a donc dû quitter le mouvement. 

La perspective politique est également fortement réduite. Les jeunes ne peuvent plus rejoindre le Fatah ou d’autres petites organisations et formations politiques. Ils ne peuvent plus militer et résister comme ils le souhaitent, ni critiquer les autorités. 

50 % des Gazaouis et 50 % des habitants de la Cisjordanie occupée avouent ne pas pouvoir parler et critiquer les autorités en toute sécurité. 

Certaines et certains essayent de résister en passant par les arts et croient réellement que ça peut fonctionner, par exemple, en écrivant des chants résistants, en jouant de l’Oud, ou même en dansant. 

Dans Whispered in Gaza, ils souhaitent une solution humaine, pas une guerre sans résultats faits de missiles interposés. 

« Seul le dialogue règlera ce conflit »

C’est la voie d’une jeunesse qui souhaite que la religion cesse de fonder leur gouvernement et qu’elle arrête de contrôler leur vie. Que les femmes puissent être libres et qu’elles puissent porter ce qu’elles veulent, qu’elles puissent danser et ne pas être obligées d’étudier le Coran, ne plus vivre dans la peur et la terreur. Zainab demande la réouverture et la réparation des théâtres et des cinémas. 

Le Hamas rend difficile la paix, d’autant plus que la plupart de ses dirigeants ont quitté Gaza et vivent en Turquie ou au Qatar afin d’éduquer leurs enfants dans de bonnes conditions notamment en utilisant les richesses accumulées à Gaza. 

Ces documentaires appellent la communauté internationale à prendre des mesures concernant les relations entre les Palestiniens et les Israéliens. 

Selon eux, il faut également forcer les partenaires du Hamas pour qu’ils libèrent des espaces de vie politique, et trouver des projets qui sont bénéfiques au peuple palestinien. La solution à deux États semble être la meilleure solution pour la paix entre les Palestiniens et les Israéliens. Il faut reconstruire un État palestinien avec des dirigeants qui encouragent le développement économique du pays et qui apportent des solutions à la jeunesse palestinienne, en termes d’études, de travails, de liberté et de sécurité pour eux et pour leurs familles. 

Comme le précise Gaith al-Omari : « Seul le dialogue règlera ce conflit ».