Violences conjugales : les propositions du gouvernement ne sont pas à la hauteur

Rédaction | Avant Garde

Au premier septembre, nous déplorions 100 femmes assassinées sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint depuis le 1er janvier 2019 en France. Les faits divers sont devenus, grâce à la mobilisation des associations, une question publique. Le Gouvernement a ainsi été contraint d’ouvrir, en début de semaine, un Grenelle contre les violences conjugales. 

Ce Grenelle est vivement critiqué par de nombreuses associations, et cela d’autant plus depuis les annonces d’Edouard Philippe. Alors que pour elles le plus gros problème aujourd’hui dans l’accompagnement des victimes des violences conjugales est la police, le premier ministre n’a évoqué que quelques mesures floues. Or, sans une réelle présence, dans l’ensemble des commissariats, de personnels formés à recevoir la parole des victimes et à les accompagner, sans assistante sociale dans les commissariats, cet échelon ne pourra pas accompagner les victimes de façon satisfaisante. 

Nous voyons également depuis le début du Grenelle des publicités pour le 3919, numéro d’écoute, d’information et d’orientation des victimes. C’est une bonne chose de diffuser largement les numéros d’écoute. En revanche, si les effectifs à l’autre bout du téléphone restent tel quel, sans création de plus de postes d’écoute, celui-ci va très vite être saturé et ne permettra pas de prendre en charge l’ensemble des paroles des victimes. 

Pour mettre en place de telles mesures, il faut bien évidemment un investissement nettement supérieur à celui qu’il y a actuellement. Un milliard d’euros est le montant qui permettrait, entre autre, de mettre suffisamment de personnels formés dans l’ensemble des commissariats, de créer suffisamment de postes d’écoutes dans les centres d’appels. Il faut également agir avant même les actes de violences, en mettant en place dès l’école primaire des séances d’éducation à la vie sexuelle et affective.