Une marche historique contre les violences faites aux femmes !

Rédaction | Avant Garde

Samedi 23 novembre, ce sont 100 000 personnes qui ont défilé à Paris à 2 jours de la journée internationale pour l’élimination de la violence faite aux femmes. Appelée par des dizaines d’organisations : syndicales comme la CGT, politiques comme le PCF et MJCF et bien sûr les associations féministes, comme le planning familial.

En 1999, l’ONU définit la journée du 25 novembre comme “journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes”, enfin la violence à l’égard des femmes est définie internationalement. La date du 25 novembre n’est pas anodine elle commémore l’assassinat des soeurs Mirabal en 1960. L’une d’elles, Minerva, était victime de harcèlement sexuel par le dictateur Rafael Trujillo. L’engagement politique proche des communistes des trois soeurs dominicaines s’ajoutant à la frustration du dictateur refoulé le mena à commanditer le meurtre des trois femmes, qui devinrent alors des symboles du combat pour éradiquer les violences faites aux femmes.

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Si cette journée est ancienne, la mobilisation de 2019 est inédite

Malheureusement,habituellement en grande majorité fréquentée par des militant·e·s aguerri·e·s ou revendiquée par les pouvoirs institutionnels, l’ampleur de cette édition 2019 est une première. C’est une mobilisation large, populaire, de tous les âges, inclusive et internationale qui a défilé à Paris et partout en France ce samedi. Ainsi dans la manifestation nous avons pu voir des foulards verts, ceux portés par les Argentines pour le droit à l’IVG ou encore les femmes kurdes pour défendre la révolution féministe au Rojava. Mais aussi des célébrités ayant permis de donner des voix au combat comme Muriel Robin ou plus récemment Adèle Haenel ainsi que Amel Bent qui a participé à un concert à la fin de la marche. Un espace pour les personnes avec handicap était prévu ainsi qu’une traduction en LSF du meeting. La variété des organisations appelant à la mobilisation n’y est pas non plus pour rien.

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C’est aussi et surtout l’actualité qui a fait la popularité de cette marche

Ces derniers mois, la société française a peu à peu ouvert les yeux face à l’ampleur des féminicides et de fait plus globalement des violences intrafamiliales l’exprimant particulièrement à travers les réseaux sociaux. Après des années de combats, les militant·e·s et les associations engagés dans la lutte contre les violences ont enfin pu imposer leur agenda aux médias, ne montrant plus les violences comme des phénomènes marginaux et anecdotiques, mais comme des phénomènes de masse, parfaitement intégrés dans notre société. Plus encore, cette vague médiatique a conduit le gouvernement à réagir, montrant la culpabilité des pouvoirs publics dans ces drames.

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Après la vague #Metoo ou #BalanceTonPorc qui avait permis de mettre en lumière les violences sexuelles , cette année la marche a ainsi été marquée par une rage contre les violences domestiques. Les familles de victimes étaient en tête de cortège, on pouvait partout lire sur des pancartes le nom des 137 victimes (au moment de la marche) de féminicides en 2019, mais aussi “on ne naît pas femmes, on en meurt” ou “aux femmes assassinées la patrie indifférente”. 

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Malgré la tristesse, malgré la colère, pas de désespoir, mais des revendications

La première, celle qui unissait tout le cortège c’est celle d’un milliard d’euros de budget contre les violences. Tou·te·s sur·e·s que chaque annonce gouvernementale sans moyens sans chiffres ne serait que du vent. Ensuite, ce sont les pancartes qui détaillent l’utilisation de ce milliard : des formations pour les services de police pour une meilleure prise des plaintes, une justice elle aussi formée qui ait les moyens de protéger les victimes, pour des logements d’accueil d’urgences. Conscient·e·s que c’est tout un système qu’il faut abattre, le patriarcat, sur les affiches, on retrouve aussi beaucoup d’appels à ne pas seulement mettre des pansements sur les situations existantes, mais à préparer un futur sans viols, sans harcèlements, sans meurtres à travers une éducation non sexiste, qui inclut l’éducation à des relations saines, au consentement et à l’égalité.

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Par Rédaction

Collectif de rédaction d'Avant Garde