Entretien avec Léa Tytéca, candidate aux élections législatives dans les Pyrénées Orientales

Rédaction | Avant Garde

Dans le cadre de la campagne des élections législatives, nous donnons la paroles aux candidats qui veulent porter la voix de la jeunesse, du progrès et de l’espoir.

Léa Tytéca a 20 ans et elle étudie la philosophie à Montpellier. Elle est candidate pour les élections législatives dans la 3ème circonscription des Pyrénées Orientales, où elle a toujours vécu. 

Avant-Garde : Quel est ton parcours?

Léa Tytéca : J’étais engagée avant ces élections, et je le resterai après elles. Au lycée déjà, j’étais syndiquée à l’UNL. J’avais soif de plus de solidarité, j’étais vaguement féministe et écolo, je m’opposais à toute les formes de racisme.

J’étais engagée avant ces élections, et je le resterai après elles.

A la sortie du lycée, je voulais m’engager plus loin, de manière plus politisée, et j’ai rencontré la JC. Cette organisation m’a immédiatement apporté en terme de formation matérialiste et historique, sur le marxisme ; elle a clarifié mon engagement, m’a donné force et motivation pour la lutte. Etant étudiante, je militais et milite toujours avec l’UEC sur la fac, autour de la campagne du salaire étudiant.

Je suis devenue responsable nationale sur les questions du marxisme puis du féminisme, et j’exerce ce mandat avec beaucoup d’intérêt. Je sens, depuis que je suis militante communiste, que j’ai de la place pour exprimer mes idées et pour évoluer. Il en va de même au parti communiste, où on accueille ma jeunesse avec estime et bienveillance. C’est dans ce cadre qu’après une réflexion collective on m’a proposé d’être candidate pour les élections législatives, chose que j’ai accepté.

AG : Pourquoi es-tu candidate aux élections législatives ?

LT : Parce qu’il y a urgence. On s’engage en premier lieu parce qu’on sent que les inégalités, l’injustice sont anormales, qu’elles nous touchent directement. Mais à cœur chaud, tête froide : il ne faut pas en rester là, il faut se mobiliser, d’autant plus quand le rapport de force est difficile. C’est dans cette optique que j’envisage mon engagement politique, et donc a fortiori ma candidature.

On me dit que je suis jeune, mais je ne vais pas attendre les bras croisés que la politique se fasse.

On me dit que je suis jeune, mais je ne vais pas attendre les bras croisés que la politique se fasse. Si elle n’est pas faite par nous, ceux qui la tiennent continueront d’entretenir l’exploitation et l’aliénation – c’est dans leur intérêt. Il faut aussi savoir que les élections législatives sont déterminantes, autant sinon plus que les présidentielles, parce que les député-e-s sont des représentant-e-s plus direct des électeur-trice-s. Notre mot d’ordre, “faites entrer le peuple à l’assemblée nationale” va dans ce sens, et je compte bien l’incarner.

Cette circonscription est la plus vaste du département et regroupe des enjeux différents, à la fois ruraux, de haute montagne, et urbain. Mélenchon y est arrivé en tête au premier tour, ce qui pourrait être enthousiasmant pour la gauche de progrès social dans le cas d’un rassemblement. Hélas, malgré nos appels incessants et renouvelés, il n’a pas eu lieu. Je ne perd pas espoir.

AG : Quels sont pour toi les grands chantiers du quinquennat à venir ? Et Pour les jeunes ?

LT : Le second tour des présidentielles présage des risques à venir. Nous avons évité le pire, mais c’est loin d’être le meilleur qui s’annonce, et la situation va être très tendue. On va avoir droit à des lois “Travail” en plus sévères, à des dénis de démocratie encore plus importants. La jeunesse sera encore plus confrontée aux lois du système capitaliste, à l’ubérisation et à la concurrence, avec pour seule certitude la précarité ; pendant ce temps c’est la division xénophobe qui règne.

Il faut proposer des réponses face à ces enjeux, crédibles et légitimes – notre projet communiste a toujours eu cette ambition. De manière générale, on peut dire que les sacrifices ont trop longtemps duré, et qu’il est grand temps de mener une politique de progrès social, ce qui suppose de relancer les services publics et de récupérer l’argent de l’évasion fiscale, protéger et reconnaitre le travail, lutter pour l’égalité femme-homme, engranger une nouvelle démocratie, mettre en place une politique internationale fraternelle et humaine, et préserver le monde et l’environnement pour l’avenir de l’humanité.

AG : De nombreux jeunes sont déçus du résultat de l’élection présidentielle et de la politique gouvernementale qui s’annonce, quel message leur adresse-tu ?

LT : Ne baissez pas les bras ! Restons ensemble, mobilisés – la politique ne s’arrête pas aux élections présidentielles, ni législatives – il faut relayer nos colères et nos espoirs partout, donc dans les urnes mais aussi dans la rue, au travail, à la fac… continuer à lutter et surtout ne pas avoir le sentiment d’être seul.

Il faut faire progresser notre conscience collective pour que triomphe l’émancipation de tous contre l’aliénation de chacun.

C’est la plus grande force de notre organisation (la Jeunesse communiste) : elle m’a apprit la camaraderie, la fraternité, la solidarité. Je voudrais que chaque personne sache saisir la chance de s’engager, malgré les galères, le temps, les circonstances, parce que c’est une véritable richesse. Il faut faire progresser notre conscience collective pour que triomphe l’émancipation de tous contre l’aliénation de chacun. Même si le combat est historique, il ne fait que commencer et ce serait une folie que de ne pas y participer.

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Par Rédaction

Collectif de rédaction d'Avant Garde