Tout augmente : sauf les profs !

rédaction

Depuis plus de 10 jours, les résultats des concours de recrutement d’enseignants alarment les établissements pour la rentrée 2022. En maths, seuls 816 candidats sont admissibles pour 1035 postes. En lettres c’est 720 pour 755 postes, en allemand 83 pour 2015 postes à pourvoir… 

Pourtant, les classes sont surchargées et un retard s’est accumulé ces deux dernières années du fait des confinements successifs. Il y aurait besoin de recruter 90 000 enseignants immédiatement pour y remédier. La crise de recrutement est là et elle est forte. 

De moins en moins de jeunes veulent exercer le métier d’enseignant. En cause une casse de la fonction publique qui s’opère patiemment, une logique de concurrence qui s’intensifie et une perte de sens de la profession. 

Depuis 10 ans, le recrutement hors statut se développe, avec un taux de contractuels qui est passé de 8 % à 14 % dans le secondaire. Les contractuels exercent des missions permanentes sans la protection qu’offre le statut, mais avec la précarité associée aux contrats courts. 

La profession d’enseignant a été saccagée par Jean-Michel-Blanquer pendant 5 ans. De moins en moins de postes ouverts au concours, une réforme du CAPES qui a fait reculer la perspective d’une rémunération lors de la formation, des enseignants sous-payés une fois en poste, aucune revalorisation des salaires, des programmes peu problématisés… 

Avec la réforme du bac notamment, les contenus programmatiques évacuent le débat. Le sujet de la spécialité SES lors du baccalauréat 2022 le montre : les réponses attendues sont descriptives. On attend des élèves qu’ils apprennent « comment ça marche », plutôt qu’ils s’interrogent sur les limites et les intérêts de telle ou telle théorie. En renonçant à l’objectif de formation à l’esprit critique, l’école renonce de fait à la formation des enseignants, mais aussi des citoyens de demain.