Salah Hamouri, l’histoire se répète

Rédaction | Avant Garde

Israël maintient l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri en prison, sous les yeux du représentant du consulat général de France, présent au tribunal israélien cette semaine. 

Depuis 2005, le gouvernement et la justice israélienne ont décidé de s’acharner contre ce défenseur des droits du peuple palestinien. Plusieurs allers-retours en prison ont été autant de souffrance pour lui et ses proches que de défaites pour la justice et le droit international. 

Il est emprisonné depuis 276 jours sous « détention administrative », régime d’incarcération sans chef d’inculpation ni jugement. Salah Hamouri n’a pas eu accès à son dossier, son avocat non plus. Il s’agit d’une véritable parodie de justice, digne des grandes pièces de théâtre classique. Pire, après lui avoir retiré son statut de résident permanent à Jérusalem, les « juges » envisagent maintenant de l’expulser du pays. 

Sous la pression, Israël hésite, bégaie. Jusqu’à quand ? Décision repoussée à 2023, Salah Hamouri finit l’année en prison.

Peut-on imaginer une seule seconde cette situation dans un autre État ? Imaginez un Franco-Vénézuélien enfermé à Caracas ? Les grands groupes de presse français, le gouvernement et Emmanuel Macron seraient vent debout et envisageraient des sanctions importantes. Des appels à renverser le régime du dictateur seraient lancés, les éditorialistes s’en donneraient à cœur joie. Mais les États-Unis voient leur intérêt stratégique à soutenir quoiqu’il en coûte le pays. L’impunité qui règne autour d’Israël est une hérésie. 

Salah doit être libéré, il doit pouvoir vivre librement à Jérusalem-Est.

Seule la pression internationale fera stopper le harcèlement de l’État israélien contre Salah Hamouri. Pour le moment, la diplomatie française s’agite dans le vent. Toutes les actions poussant la France à agir sont bonnes à prendre. Cette semaine encore, la ville de Rezé, en Loire-Atlantique, a fait de Salah Hamouri son citoyen d’honneur. 

« L’Histoire se répète toujours deux fois, la première fois comme une tragédie, la seconde fois comme une farce », nous souffle Karl Marx. Pour notre camarade Salah, le harcèlement semble se répéter de manière permanente. Le manque de fermeté de la diplomatie française est d’abord une farce, ensuite une tragédie, et surtout une honte.