Quel état de la culture et de l’éducation en Palestine ?

MJCF

Onze jeunes Français, jeunes communistes, se sont rendus dix jours en Israël et en Palestine. Ils racontent ce qu’ils ont vu, vécu et appris.

La Palestine possède une culture vaste et riche, mais bien souvent menacée. Le sous-développement dans lequel est maintenue la Palestine empêche la diffusion de la culture.

De plus, la Palestine est quasiment dépendante des importations pour des pans entiers de son économie et ces dernières sont soumises au contrôle israélien. 

La dématérialisation et la diffusion de la culture sont donc un processus compliqué. Les publications artistiques des Palestiniens se voient très souvent confrontées à la censure sur les plateformes des GAFAM.

Cependant, pour la sauvegarde de la culture palestinienne, de nombreux acteurs se mobilisent comme le parti du peuple palestinien qui a un programme de préservation et de diffusion de la culture populaire. 

À l’international, certains pays prennent la question à cœur comme l’Algérie qui imprime des manuels scolaires, mais aussi les nouvelles sorties littéraires palestiniennes. Le Liban abrite aussi un centre culturel palestinien à Beyrouth qui a pour but la préservation de la culture.

Cela n’empêche pas l’État israélien de faire peser une menace sur certains artistes engagés. C’était le cas déjà dans les années 70 à 80 : on peut penser à l’assassinat de Ghassan Kanafani, auteur palestinien et cadre du Front populaire de libération de la Palestine, en 1972 à Beyrouth, ou encore à celui de Naji Al-Ali, caricaturiste engagé pour la cause palestinienne, en 1987 à Londres. 

Cette menace est toujours présente comme pour Taqi Spateen qui peint sur le mur de démarcation pour dénoncer la colonisation et qui est régulièrement menacé. Ou encore la célèbre DJ Sama’ Abdulhadi qui a été arrêtée par les forces israéliennes en 2020 pour des rumeurs de blasphème sur la figure de Moïse.

Une éducation à l’image de la colonisation

L’éducation est un moyen d’émancipation collective et individuelle dont l’accès est impossible ou fortement limité pour les jeunes Palestiniens. Deux cas sont particulièrement marquants, celui des élèves cisjordaniens et celui des élèves de Jérusalem-Est.

Les cisjordaniens reçoivent une éducation supervisée par l’Autorité palestinienne. Cependant, la colonisation faisant rage, beaucoup d’élèves se trouvent de facto coupés du système scolaire. 

C’est le cas dans la ville de Hébron qui subit une colonisation de l’intérieur. Les nombreux checkpoints de l’armée israélienne y rendent tous les déplacements risqués car la présence des soldats israéliens amène bien souvent à des arrestations ou des scènes de violences. Les enfants ne peuvent donc pas se rendre à leur lieu d’étude. L’association Youth Against Settlement organisait des départs collectifs pour emmener les enfants à l’école, mais malheureusement même avec cette initiative les trajets restaient trop dangereux. 

Le cas de Jérusalem-Est est différent, les enfants palestiniens vont à l’école et peuvent suivre le même programme que les élèves cisjordaniens. Mais le programme palestinien se voit censurer par l’état israélien. C’est le cas des programmes d’histoire notamment avec la censure d’événements comme la Nakba.

Les jeunes Palestiniens de Jérusalem suivent donc une partie du programme scolaire israélien. Pour revenir à l’apprentissage de l’histoire, le programme scolaire israélien sert à des buts propagandistes. Cette façon d’enseigner l’histoire aux Palestiniens de Jérusalem-Est est un prolongement de la colonisation qui s’en prend directement à l’esprit des élèves et à l’histoire de leur peuple.

L’éducation et l’accès à la culture sont des droits dont personne ne devrait être privé. La colonisation est le moteur de cette privation pour les Palestiniens. La tentative d’étouffement de la culture palestinienne est une des stratégies de colonisation d’Israël pour coller au mots l’ordre du sionisme « une terre sans peuple pour un peuple sans terre ». Mais la culture est un moyen de résistance pour les Palestiniens.