PARCOURSUP : la phase d’admission s’achève, les inquiétudes subsistent

Rédaction | Avant Garde

Le 17 juillet marque la fin de la phase principale d’admission de la plateforme PARCOURSUP, qui débutait le 19 Mai. Sa clôture marque cependant l’avènement d’une forte inquiétude, notamment pour les bacheliers laissés sur le carreau par l’algorithme. Explications. 

Fin de partie, ou presque, pour les 950 000 candidats inscrits sur la plateforme cette année, déjà 22 000 de plus que l’année précédente. Sauf que cette année est bien particulière : la crise du Covid-19 a contribué à créer des tensions sur la plateforme. En cause principalement, le taux de réussite exceptionnel au baccalauréat, avec 95,7%. Ce qui amène, inévitablement, à une augmentation du nombre d’inscriptions en études supérieures. Et, pour la plateforme qui connaissait déjà de nombreuses faiblesses structurelles et concentrait de nombreuses critiques (notamment sur l’opacité du système d’admission), les tensions ne font que s’aggraver. 

93 000 candidats toujours sans proposition d’admission 

Selon le tableau de bord de Parcoursup au 16 juillet, 54 000 candidats lycéens et 39 000 candidats en réorientation n’ont eu aucune proposition d’admission la veille de la fin de la phase principale. 

Premier problème pour les bacheliers : que deviennent les vœux toujours en attente à l’issue de la phase d’admission ? 

Dans ce cas ci, le dossier sera automatiquement archivé. La plateforme précise, que, si à titre exceptionnel, une place venait à se libérer après le désistement d’un autre candidat durant l’été, cette place serait proposée à compter du 18 Juillet “selon l’ordre de la liste d’attente de la formation archivée”. 

On imagine aisément l’angoisse des candidats n’ayant reçu aucune proposition d’admission devant patienter durant l’été qu’une place se libère, dans l’incertitude la plus totale pour la rentrée. 

Une orientation déconnectée du voeu d’orientation 

Pour les candidats ayant déjà accepté une proposition d’admission, un dilemme se pose alors: accepter définitivement la proposition (quitte à ce qu’elle ne constitue pas le premier choix du bachelier), ou bien renoncer à cette même proposition, sans être sûr d’en obtenir une positive par la suite, pour les vœux en attente archivés. 

On en vient à l’un des aspects pervers de la plateforme, qui avait déjà fait ses preuves les autres années : celui d’inciter les candidats à accepter une proposition d’admission qui ne serait pas, à l’origine, leur premier choix, ou du moins une proposition en adéquation avec leur projet professionnel. 

C’est le dilemme qui se pose pour de nombreux bachelier : attendre que la file d’attente progresse, ou bien accepter une proposition et in fine être assuré d’avoir une place dans une formation l’année suivante ? 

Phase complémentaire: une orientation par défaut

Parallèlement à la phase principale d’admission, la phase complémentaire est également mise en place, cette année un peu plus tôt, depuis le 16 juin. Sorte de deuxième round pour les candidats n’ayant pas reçu de proposition, elle prend fin le 30 septembre. Elle permet d’accéder à des formations dans lesquelles des places libres sont identifiées. L’année dernière, environ 135 000 candidats y étaient inscrits. Il est possible de formuler dix vœux, via une carte interactive. 

Autre solution offerte aux candidats n’ayant aucune proposition d’admission : solliciter la commission d’accès à l’enseignement supérieur de l’académie. En réalité, aucune de ces solutions ne sera réellement satisfaisante pour les candidats, puisqu’elles ne répondront pas au problème réel qui se pose : le manque de places et de moyens alloués à l’enseignement supérieur. 

La plateforme permettant son “entrée” (comme s’en targue le slogan), ne pouvait donc pas le permettre de façon satisfaisante. 

Un système opaque qui cache l’insatisfaction des candidats 

Ce système de sélection, qui perpétue l’anxiété de nombreux élèves, se caractérise également par son opacité, sur plusieurs niveaux: en plus de celle qui concerne les critères d’admission dans les universités, aucun outil n’existe pour mesurer le taux de satisfaction sur la plateforme. 

Il serait de toute manière difficile à quantifier : comment savoir si le candidat choisit une proposition par défaut ou s’en trouve au contraire satisfait ? 

Une fois de plus, le résultat catastrophique de la plateforme se fait ressentir. Cette année et les suivantes  risquant de l’être particulièrement. On peut en effet supposer, avec la crise économique qui s’est accélérée en lien avec la pandémie, que les demandes de reprises d’études et de formations seront plus conséquentes dans les années à venir. De plus, les déçus de Parcoursup risquent d’être toujours plus nombreux à se réorienter. Sans pour autant voir davantage de moyens alloués.