#ONBOUGELE12 Entretien avec Brieuc Guinard, président du MRJC

onbougele12-entretien-brieuc-guinard-president-mrjcBrieuc Guinard

Afin de préparer la rentrée, petit tour d’horizon des organisations de jeunes et des syndicats lycéens et étudiants. Aujourd’hui entretien avec Brieuc Guinard, président du MRJC.

Peux-tu présenter ton organisation ?

Le Mouvement Rural de Jeunesse Chrétienne est une association gérée et animée par des jeunes de 13 à 30 ans et qui agit en milieu rural. Pour faire simple, notre action de base est de mettre des jeunes en équipe pour qu’ils définissent ensemble ce qui les révolte sur leur territoire, ce qui leur fait envie, et qu’ils construisent des actions à partir de là. Ils apprennent donc à monter ces actions de A à Z accompagnés d’un animateur ou d’une animatrice. Et comme nous sommes un organisme d’animation, nous faisons aussi des séjours.

Nous sommes une organisation qui met des jeunes en action à partir de ce qu’ils vivent donc nous sommes une organisation de transformation sociale. Notre projet est très clair là-dessus.

Que retires-tu de la nouvelle donne politique ?

A priori le changement n’est pas pour tout de suite d’après ce qu’il se passe. Nous, comme tous les jeunes on est bloqués sur les questions de libéralisation du monde du travail, notamment à travers la loi travail bis qui s’annonce. Nous sommes aussi embêtés par l’état d‘urgence et toutes les dérives autour de la perte de nos libertés individuelles.

Et au-delà nous sommes bloqués sur quelque chose, et ce depuis des années, sur la question de vivre, décider et travailler au pays, en zone rurale. La répartition de la population, mais aussi des lieux de décisions et des lieux de pouvoir économique, est clairement tournée vers les métropoles, il y a une optique politique claire là-dessus.

Cela ne fait pas énormément l’actualité en ce moment mais c’est une donne politique qui pour nous nourrit totalement le capitalisme tel qu’il existe aujourd’hui et qui nous pose clairement question. A l’inverse nous pensons qu’il faut recréer de la valeur sur les territoires ruraux. Avec des gens qui y sont installés, qui y créent de la valeur et qui décident sur place on pourrait totalement construire une autre société plus juste et plus égalitaire.

La baisse des APL, la fin des contrats aidés, la future sélection à l’université, ou encore l’absence de ministère dédié semble montrer un désintérêt pour les jeunes de la part du gouvernement…

D’abord nous n’avons pas trop envie de nous faire avoir par des leurres. On a vraiment l’impression que le gouvernement agit comme ça. Sur la question des contrats aidés par exemple, on en est réduits à défendre des contrats qui sont quand même à la base une précarisation du travail, notamment chez les jeunes, et c’est un sacré problème.

Et sur la question plus largement des jeunes, c’est pareil. Ok il n’y a pas de ministère, en même temps cela fait des années qu’on nous enferme avec un ministère “jeunesse” qui nous assigne dans les cases desquelles ils ne veulent pas qu’on sorte… Du coup on ne sait plus si c’est la bonne méthode d’attaquer sur le côté jeunesse ou si d’autres optiques de mobilisation ne seraient pas plus pertinentes.

En tant qu’organisation de transformation sociale, c’est plus largement la question de l’engagement qui nous anime. C’est-à-dire comment on favorise l’esprit critique chez les gens et leur capacité à décider pour eux, en âme et conscience, et à construire avec les autres, en partant des nuisances du quotidien.

Donc bien sûr la récente question des APL en fait partie, mais ça peut être également le robinet qui est coupé par exemple, parce que Véolia en a décidé ainsi. C’est ce genre de choses qui ne sont plus simplement une question de jeune, c’est plus large.

Quel est le programme d’action pour la rentrée ?

Nous lançons une année tournée vers les questions de Paix. Nous organisons un festival auquel l’ensemble des jeunes et de la société sont invités. On l’appelle “Rendez-vous”, c’est le festival international pour la paix, du 2 au 5 août 2018 à Besançon. Il s’agit de rassembler tous les acteurs qui veulent faire la paix, parce qu’on pense que c’est une question qui est plus que jamais d’actualité au vu de ce qu’il se passe dans le monde mais aussi en France. On pourrait par exemple parler de guerre sociale qui est déclarée aux personnes. C’est donc aussi pour mettre tout cela au clair.

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Affiche du MRJC

Nous avons donc des événements tournés là-dessus en cette rentrée. Le 21 septembre, journée internationale pour la paix, depuis notre siège à Pantin, nous présenterons notre année sur le sujet et commencerons à construire le programme avec les personnes qui le souhaitent.

Puis le 23 septembre il y a les marches pour la paix, organisées par le Mouvement de la Paix et qui réunissent de nombreuses organisations. C’est une question qui est majeure pour nous en ce moment et notamment avec l’actualité autour de la Corée du Nord qui ramène le sujet des armes nucléaires.

Le 12, Dans la rue ?

Avant cela nous serons bien-sûr dans la rue le 12 septembre. Nous sommes signataire de l’appel des organisations de jeunesse et nous allons appeler les jeunes à y aller.

Par Rédaction

Collectif de rédaction d'Avant Garde