Nucléaire durable : le plan du PCF pour une véritable relance

Domaine public

Le nucléaire est régulièrement l’objet de débats et de controverses. La gauche comme la droite ne cessent de l’opposer à l’éolien et au solaire. Cette opposition stérile fait fi de la réalité matérielle d’un réseau électrique, qui doit fournir à tous les usagers une électricité fiable, abordable et désormais décarbonée. Ainsi, penser la place du nucléaire ne peut se faire sans penser les exigences et contraintes du réseau électrique. C’est dans cet esprit que la commission écologie du PCF a réfléchi au rôle du nucléaire et a abouti au plan « Nucléaire durable », une vision ambitieuse mais nécessaire pour la survie et la prospérité de la France.

Un plan pour atteindre la neutralité carbone en 2050

Selon la communauté scientifique, une augmentation de la température globale supérieure à 2 °C par rapport au XIXe siècle entraînerait des conséquences dramatiques pour la survie humaine.

Pour éviter cela, il faut émettre autant de gaz à effet de serre que l’on en absorbe d’ici 2050 : c’est la neutralité carbone.

La conviction du PCF est que cette transformation doit être planifiée. En effet, le capitalisme, privilégiant l’extension du capital par l’exploitation des ressources et des individus au bénéfice de la bourgeoisie, exclut les externalités environnementales. En conséquence, le PCF développe un plan pour organiser cette transformation : le plan Empreinte 2050.

Fruit de recherches, de modélisations et d’auditions de spécialistes, ce plan considère que pour atteindre la neutralité carbone, il faut massivement décarboner l’énergie consommée, ce qui implique une forte électrification des usages. Cela entraînerait un doublement de la production d’électricité d’ici 2050, qui devra être totalement décarbonée — ce qui serait impossible sans un développement massif des capacités solaires, éoliennes et nucléaires.

En trois mots : prolongation, construction, innovation

Le nucléaire permettra d’augmenter la production d’électricité mais aussi de compenser l’intermittence de l’éolien et du solaire. Un objectif de 600 TWh d’électricité d’origine nucléaire est visé d’ici 2050, contre 450 TWh aujourd’hui.

Pour l’atteindre, la prolongation des centrales existantes (2/3 jusqu’à 70 ans et 1/3 jusqu’à 60 ans) est nécessaire. Cette prolongation semble réaliste à la lumière des retours d’expérience des centrales américaines.

En plus, 20 EPR (réacteurs nucléaires de type Evolutionary Power Reactor) devraient être construits d’ici 2050, soit 2 par an, contre 14 EPR envisagés par le gouvernement actuel. La construction de 12 petits réacteurs modulaires NUWARD (EDF) et de 590 MW de réacteurs calogènes permettrait de décarboner la production d’électricité et de chaleur pour les sites industriels et les réseaux de chauffage urbain.

En parallèle, les réacteurs à neutrons rapides (RNR) seraient relancés pour aboutir à un premier démonstrateur en 2042 et à la construction d’une vingtaine de réacteurs entre 2050 et 2060. Ils sont primordiaux pour rendre le nucléaire totalement durable. En effet, eux seuls peuvent pleinement utiliser l’uranium et le plutonium comme combustibles, offrant ainsi à la France des milliers d’années d’autonomie énergétique. Cela semble réalisable, car deux RNR ont déjà été exploités en France : Phénix (1974–2010) et Superphénix (1984–1998). La France dispose donc d’une avance conséquente, bien que entravée par des décisions politiques et idéologiques contraires à l’intérêt commun.

Pour réaliser ce plan, des investissements considérables sont nécessaires. Le chiffrage est en cours, mais à titre d’exemple : 1 500 milliards d’euros d’investissements seraient nécessaires pour le réseau électrique d’ici 2050. Les banques devraient donc être mobilisées, comme elles l’ont été pour les plans de relance ou de réarmement.

De plus, les coopérations nationales et internationales doivent être organisées, et la gestion des ressources clarifiée, en consacrant le plutonium comme ressource stratégique au sein d’une banque dédié

En résumé : prolongation, construction et innovation sont les piliers du plan nucléaire du PCF pour atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050. Un plan ambitieux mais nécessaire pour la France, qui ne rogne pas sur les réalités scientifiques et industrielles.