Mobilisation historique contre la réforme des retraites

JC76

Plus de 1,5 million de manifestants ont défilé le jeudi 5 décembre. Une mobilisation massive qui appelle le gouvernement à revoir sa copie.

Une mobilisation attendue

La date était posée désormais depuis plusieurs mois. Ces dernières semaines, l’importance de la mobilisation était anticipée aussi bien par les centrales syndicales, le gouvernement que les médias. Ces derniers jours, les grèves dans les transports, notamment à la SNCF et la RATP, s’annonçaient particulièrement suivies. Le rendez-vous n’a pas été manqué, la paralysie des réseaux RATP et SNCF a été quasi totale. L’ampleur de la grève avait été largement anticipée par les usagers habituels des transports laissant les gares et stations presque totalement désertes. À Paris, même la circulation automobile était fortement réduite, la capitale comptant un nombre historiquement bas d’embouteillages.

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La grève a également fortement suivi dans l’éducation nationale malgré les tentatives du ministère de déminer les inquiétudes des enseignants. Une grande partie des établissements du premier degré est restée fermée tandis que les établissements du secondaire étaient également fortement perturbés. Dans l’enseignement supérieur, plusieurs universités étaient fermées, soit par crainte d’être bloquée par des étudiants soit parce que l’absence de transports rendait leur fonctionnement quasiment impossible.

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Le jeudi 5 décembre était annoncé « journée noire » par la presse. On a pu effectivement constater que ce n’était pas une journée comme les autres. La mise à l’arrêt partiel du pays est un coup de semonce pour le gouvernement et son projet sur les retraites. C’est également une réussite incontestable pour les syndicats de salariés. Les tentatives du gouvernement de diviser les salariés en jouant la carte des régimes spéciaux ont largement échoué. La mobilisation a très largement dépassé les cadres de quelques corporations.

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Une mobilisation très large

La mobilisation de la RATP et de la SNCF a été très médiatisée. Leurs grèves ont des impacts immédiatement visibles qui donnent à ses salariés un fort pouvoir de perturbation. Leurs régimes propres de retraites en ont également fait des cibles de la communication gouvernementale. On oublie cependant que ces deux professions réunies ne représentent qu’un peu de plus de 200 000 salariés. Le seul cortège parisien a réuni 250 000 manifestants d’après la CGT.

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Dans ce cortège, la fonction publique était très représentée. Pour les fonctionnaires, la réforme aura un impact particulièrement fort sur leurs pensions. Les carrières sont très évolutives avec des salaires très bas en début de carrière. Actuellement, la pension est calculée sur les seuls 6 derniers mois pour justement tenir compte de cette évolution importante. Dans le système par point, l’ensemble de la carrière servira de bas de calcul avec à la clef des baisses très importantes de revenus.  

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Les enseignants étaient particulièrement présents. N’hésitant pas à étendre leurs revendications à d’autres sujets. Le manque de moyens et la mise en place à marche forcée des réformes des bacs sont également des sources de colères du corps professoral. De la même façon, les hospitaliers étaient très particulièrement mobilisés, ces derniers doivent en plus subir des conditions de travail particulièrement pénibles et des rythmes soutenus aggravés par l’austérité. Mobilisés depuis plusieurs mois pour un réinvestissement de l’état dans les hôpitaux, ils ont également beaucoup à perdre de cette réforme des retraites. Les pompiers étaient également présents souvent en tenu.

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Les salariés du privé étaient aussi présents. Les plus visibles étaient ceux des anciens monopoles publics aujourd’hui privatisés. Les gaziers et électriciens avaient menacé de procéder à des coupures ciblées. Dans le cortège parisien, ils chantaient : « Paris, Paris dans le noir ». Les pilotes d’Air France demandaient ironiquement sur une pancarte, si « vous accepteriez de prendre l’avion avec un pilote de 67 ans ? » 

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Puis ils étaient nombreux à défiler derrière les banderoles des unions locales ou départementales de la CGT. L’atomisation du salariat a conduit à ce que de plus en plus de travailleurs n’appartiennent pas à une grande entreprise ni même une unité de production clairement identifiable. Il n’empêche qu’ils étaient là, présents dans le cortège pour faire entendre leurs droits. 

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Les jeunes aussi avaient répondu présents, même si la retraite n’est pas leur première préoccupation. Les étudiants notamment étaient venus avec leurs revendications contre la précarité étudiante. La fermeture de nombreuses facs a toutefois contribué à démobiliser une partie. Dans les lycées, des tentatives de blocus ont eu lieu avec plus ou moins de succès. Certains ont de toute façon pu que constater la fermeture de leur établissement le jeudi matin. 

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Le gouvernement doit renoncer à son projet

Le succès de la mobilisation appelle une réponse politique à la hauteur du caractère historique de cette journée. Le président avait expliqué après le mouvement des « gilets jaunes » vouloir prendre le temps de la concertation. En réalité, au lieu de concertation, il a multiplié les opérations de communication dans l’espoir d’éteindre les velléités de contestation. Malgré toutes les rencontres entre les organisations syndicales et M. Delevoye, aucune réelle discussion n’a pu avoir lieu. Le 5 décembre a été l’illustration de cet échec. 

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Les salariés ont montré leur détermination et leur volonté de ne pas laisser tomber le droit au repos. Ils se sont mobilisés pour la solidarité nationale et intergénérationnelle. Le gouvernement doit entendre ce message. Il ne peut plus leur mentir, en leur expliquant contre toute évidence, que le nouveau système ne changera rien pour eux. Pourquoi changer un système pour un autre si rien ne change ? Il ne peut plus dire que seuls les régimes spéciaux seraient impactés. Il ne peut plus diviser. Il doit désormais reculer. 

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Par Rédaction

Collectif de rédaction d'Avant Garde