Mobilisation autour des salariés de la SAM

Rédaction | Avant Garde

À Viviez, près de 8000 personnes se sont réunies le mercredi 1er décembre pour soutenir les salariés de la Société aveyronnaise de métallurgie (SAM).

Le tribunal administratif de Toulouse a acté la liquidation judiciaire et la cessation d’activité de la fonderie le 26 novembre.

Renault abandonne 350 salariés

Sous un ciel pluvieux qui semble accompagner la colère, Philippe Martinez déclare : « C’est une délocalisation ici, pas la fermeture d’une activité en déclin ». 

En effet, Renault, le principal client de la SAM, cesse ses commandes malgré les engagements pris par le passé. Le constructeur automobile se tourne vers des fournisseurs étrangers permettant une rentabilité plus grande.

La délocalisation de fait de l’activité a pour effet la destruction de 350 emplois. Une fois de plus, l’industrie automobile se délocalise dans des pays d’Europe où les travailleurs et les travailleuses sont moins rémunérés et plus précaires.

Une mobilisation massive

Plus de cinquante cars sont venus de la France entière pour soutenir ce mouvement social. Des délégations venant de douze des treize départements d’Occitanie ainsi que des convois venant du Vaucluse, de la Gironde, de la Creuse, de la Vienne, de l’Allier, du Cantal, de la Bretagne se sont rendus aujourd’hui en Aveyron. 

Organisée par la CGT, dont les drapeaux rouges ont coloré le cortège, la mobilisation est soutenue par la Confédération paysanne et tous les autres syndicats du département. 

Cette mobilisation, connue maintenant par la France entière, est un symbole de la lutte pour la préservation de l’emploi, dans un pays meurtri par les délocalisations et la désindustrialisation. 

Pour David Gistau, membre du Bureau confédéral de la CGT, élu de la SAM, cette mobilisation fait écho aux mouvements sociaux historiques de la région. Il déclare devant les salariés : 

« Sous nos pieds, il y a les galeries. En 1961-62, il y a eu ici la plus grande grève des mineurs de fond de France. Nous nous battrons comme eux, tout simplement pour travailler au pays ». 

Au loin s’élève l’Internationale.

Réindustrialiser

Pascal Mazer, conseiller régional (PCF) d’Occitanie, appelle à l’optimisme. Il explique : 

« On a besoin de fonderies en France, pour notre souveraineté industrielle. C’est une lutte légitime. Les salariés ont raison d’occuper leur usine. Quand on lutte, on peut gagner ».

Aujourd’hui plus que jamais, cette industrie française est indispensable pour satisfaire les besoins sociaux et environnementaux. Face à ces délocalisations, l’inaction du gouvernement, qui pourrait pourtant peser sur Renault, concentre la révolte. L’État lui a cédé un prêt de 5 milliards d’euros dans le cadre du plan de relance.

Fabien Roussel, député du Nord et candidat à l’élection présidentielle, écrit ainsi dans un communiqué 

« J’en appelle au Premier ministre (…) pour que l’État pèse de tout son poids auprès de Renault, dont il est un des actionnaires principaux. C’est la moindre des choses alors que le groupe a bénéficié d’importantes aides publiques sans aucune contrepartie ».  

L’idée de nationalisation de la SAM monte, dans le but d’assurer la pérennité de ses emplois et de ses savoir-faire.