Macron, une vision passéiste de l’Afrique

macron-vision-passeiste-afriquePhotomontage Redaction | Avant-Garde

La déclaration d’Emmanuel Macron le 8 juillet dernier à l’occasion d’un sommet du G20, affirmant que « l’Afrique est confrontée à un défi “civilisationnel” et “démographique” , n’est pas restée inaperçue par la violence et l’aspect raciste de ses propos.

Des propos racistes répétés

Il y a quelques semaines à peine, la « plaisanterie » sur les migrants comoriens qui risquent leur vie dans des embarcations de fortune avait fait polémique. C’est cette fois ci aux femmes africaines que s’en est pris le président français en affirmant que :

“Quand des pays ont encore aujourd’hui 7 à 8 enfants par femme, vous pouvez décider d’y dépenser des milliards d’euros, vous ne stabiliserez rien”.

En 2007, Nicolas Sarkozy affirmait que « l’homme africain n’était pas assez entré dans l’Histoire ». Macron se place lui aussi en donneur de leçon, prétendant apporter une civilisation occidentale qui se veut référence universelle aux pays africains, qui seraient incapables de contrôler ses naissances sans les précieux conseils du président français.

En reliant le supposé « déficit de civilisation » à la forte fécondité des pays africains , Emmanuel Macron fait reposer la responsabilité de la pauvreté sur les femmes qui y enfanteraient trop.

Une vision fantasmée de l’Afrique

Bien sûr, pas un mot sur les conséquences de la politique coloniale occidentale, pas un mot sur le pillage des ressources naturelles, pas un mot sur les politiques néo-coloniales et la mainmise des grandes entreprises françaises sur les secteurs clefs de l’économie africaine.

Si l’Afrique est pauvre, ce n’est pas de son manque de « civilisation », mais bien des politiques économiques qui y ont été et y sont encore menées, des conséquences de la crise écologique qu’elle subit de plein fouet.

Si le président français argue qu’aucune aide au développement ne saurait sortir le continent de ses problèmes économiques tant qu’il y aura surpopulation, il omet de prendre en compte que la pauvreté est une des causes de cette croissance démographique, et pas sa conséquence.

Un président bien différent du candidat sur ces questions

Le candidat Macron qualifiait la colonisation d’un « crime contre l’humanité » et promettait de lourds investissements pour aider au développement. Une fois l’élection achevée, le président préfère continuer dans la lignée paternaliste et néo-coloniale de ses prédécesseurs.

En choisissant de stigmatiser les populations, et plus particulièrement les femmes, Macron dévoile clairement ses intentions sur la question pour le prochain quinquennat. En renonçant aux politiques de développement économique, d’indépendance politique et de lutte contre les dérèglements climatiques, il alourdit ainsi à la dette que l’État français et ses dirigeants ont auprès de l’Afrique et de ses populations.