Macron, néo-président pour néocolonialisme

macron-neopresident-neocolonialismeCC0 | Domaine Public

Non M. Macron le problème profond de l’Afrique n’est pas civilisationnel il est néocolonial !  

Toujours la même vision passéiste du continent

Lors du sommet du G20, interrogé sur le développement du continent africain, le président de la République Française, Emmanuel Macron, a déclaré :

« le défi de l’Afrique est beaucoup plus profond. Il est civilisationnel »

Ce défi comprend selon lui trois principaux problèmes : « les Etats faillis »,  les « transitions démocratiques complexes », la « transition démographique avec 7 ou 8 enfants par femme ».

Le projet « humanitaire et civilisateur », que posait entre autres Jules ferry en 1885, justifiant la colonisation sur une prétendue supériorité de race et de civilisation a, le 8 juillet dernier, été réhabilité en toute impunité par Emmanuel Macron.

Les mots d’Amzart Boukari Yabara ont une nouvelle fois pris tout leur sens :

« Derrière cette justification à caractère moral et « civilisationnel », la colonisation répond surtout à des préoccupations économiques dans le cadre de l’expansion du capitalisme. »

En effet, le sous-développement des pays africains, et non de l’Afrique que Macron présente comme un bloc uniforme, réside dans la mise en place du néocolonialisme à la suite des indépendances de façade. La persistance de l’impérialisme français, mais aussi états-unien ou bien encore chinois, au profit de leurs seuls intérêts nationaux et privés est le vrai problème du continent africain.

Lire aussi : Macron, une vision passéiste de l’Afrique

Le néocolonialisme meurtri le continent

La Zone Franc, créée en 1945, avec sa monnaie le Franc CFA regroupant 15 pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre est un des outils de domination des ex-colonies que nous pouvons citer. Ce système monétaire colonial contrôlé par l’Etat français, qui perdure toujours, confisque toute souveraineté démocratique et économique aux pays membre cette zone.

Il faut noter que les dirigeants africains qui ont envisagé la sortie de la zone CFA ont été assassinés ou délégitimés, à l’image du président togolais Sylvanius Olympio tué en 1963, ou encore, de Laurent Gbagbo emprisonné à la suite de la prise de pouvoir d’Alassane Ouattara en 2010.

Au même titre, les interventions militaires au Mali et en Centre Afrique en 2013 sont directement liées à ce système de domination des pays africains appelé France-Afrique. Nous pourrions également parler de l’intervention de la France en Lybie en 2010, qui a notamment été motivé par la volonté de briser le projet du Colonel Kadhafi de création d’une monnaie panafricaine, alternative crédible au Franc CFA. Très récemment, une plainte a été déposée visant la banque BNP pour son implication dans le génocide du Rwanda en 1994. La responsabilité de l’Etat Français dans ce génocide est également soulevée.

Les exemples sont nombreux et chacun d’eux nous prouvent que la situation humaine et économique désastreuse des Etats africains que Macron qualifie de « faillis » ainsi que « les transitions démocratiques complexes » sont directement imputables à la politique impérialiste et néocoloniale de nos gouvernements.

Néocolonialisme mais racisme à l’ancienne

Enfin, revenons sur le dernier point de l’intervention suante de racisme de Macron. Les femmes africaines et leurs 7 ou 8 enfants annihileraient toutes perspectives de croissance économique. Comme cela a été soulevé plus haut, c’est bien la main mise impérialiste des grandes puissances qui enterrent toute éventualité d’un développement économique et social profitable aux populations du continent africain.

Une nouvelle fois, il est bien facile pour le pouvoir politique et économique de faire endosser aux femmes des pays sous-développés la responsabilité de la situation de leurs pays. Ce discours sexiste et raciste fait ainsi échos à notre propre situation nationale, ou cette même classe politico économique et médiatique stigmatise et marginalise les femmes issues de l’immigration subsaharienne comme nord-africaine.

Il est grand temps de mettre un terme à ce que l’on peut appeler et à juste titre un « crime contre l’humanité » !