Fin de la trêve hivernale : exigeons une trêve annuelle !

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Aujourd’hui 31 mars la trêve hivernale est terminée. Comme chaque année, des milliers de familles, parfois avec des enfants en bas âge vont être mises à la porte. Pour ces personnes, c’est la débrouille qui va être de mise pour ne pas se retrouver à la rue.

Le paradoxe français

Alors que deux millions de logements sont vacants en France, douze millions de français-e sont victimes de mal-logement, plus de 2 millions vivent dans des taudis et 8,5 millions vivent en situation de surpeuplement. Alors que la France compte 3 des 6 leaders de la construction mondiale, elle est incapable de construire assez pour loger chacun dignement et à prix raisonnable. Alors que la fortune des milliardaires français a bondi de 21% l’an passé, soit 245 milliards d’euros à eux 39, 141 500 personnes sont sans domicile en France et 17 929 vivent dans des bidonvilles. Alors que la France est la 6ème puissance mondiale, elle laisse pourtant nombre de ses habitant-e-s mourir de froid dans la rue.

A ce constat alarmant s’accompagne les chiffres sur la mortalité dans la rue de 2016 : cette liste, publiée par le journal La Croix, des 501 personnes qui ont été retrouvées sans vie dans la rue ne peut que nous indigner ! Si l’on ajoute à cette liste les 2000 personnes effacées de cette liste, ce n’est pas qu’une indignation qui nous anime mais plutôt une révolte.

Des solutions existent mais faut-il encore vouloir les appliquer !

Pour garantir les droits au logement, des lois existent mais de nombreux élus refusent de les appliquer. La loi permet la réquisition des logements vides, mais en France, il y a plus de 2 millions de logements inoccupés. Cela pourrait permettre de loger toutes les personnes sans domicile, les même que ceux que l’on va exclure le 31 mars. Mais une volonté politique est nécessaire ! La loi Solidarité Rénovation Urbaine oblige aussi les communes de plus de de 3500 habitants à construire au moins 25% de logement sociaux. 1973 communes sont concernées mais 1115 d’entre-elles n’appliquent pas cette loi.

Ces communes sont bien souvent dirigées par la droite ou l’extrême droite comme Neuilly sur Seine, Nice ou même Fréjus. Mais bien heureusement, certaines communes vont bien plus loin que les 25% obligatoires, comme par exemple la mairie communiste de Gennevilliers qui compte plus de 60% de logements sociaux.

Partout en France, il faut mettre en place un plan d’urgence pour le logement ! Nous exigeons que chacun-e puisse disposer d’un logement décent pour lui-elle et sa famille. Que chacun-e puisse vivre dans la dignité, en bonne santé et de façon sûre. Il ne faut pas se limiter à une trêve hivernale, la trêve doit être annuelle !