Reportage : au cœur du meeting de Gaylord Le Chéquer à Montreuil

Rédaction | Avant Garde

Il y avait beaucoup de monde ce mercredi soir à la Mairie de Montreuil. Et pour cause, quelques jours après le second tour de l’élection présidentielle et à quelques semaines des législatives, se tenait le grand meeting de Gaylord Le Chéquer et Nathalie Simonnet, candidats du rassemblement d’une gauche de l’alternative dans la circonscription.

Bagnoletaises, Montreuillois, des Coutures, de la Noue, des Malassis, de la Boissière, de Croix de Chavaux, du Plateau, de partout, ils sont nombreux à avoir répondu à “L’appel des 1500”. c’est le nom du collectif de soutien à la campagne qui, après avoir commencé à 200 personnes engagées nominativement en septembre dernier, a explosé pour en être arrivé à ce chiffre.

Une ambiance chaleureuse

Devant la Mairie, l’ambiance est chaleureuse. “Tu viens au meeting hein ?!” , “Ouais t’inquiètes on va juste acheter des clopes!”, “Ça fait longtemps qu’on a pas entendu Bernard Thibault, j’espère qu’il va parler de Macron et du code du travail”, “Gaylord je l’ai vu la dernière fois, c’était une réunion d’appartement dans mon quartier c’était vraiment pas mal, du coup je suis venu pour voir”…. Sous le soleil agréable de cette fin de journée les gens se croisent et discutent avant de rentrer dans la salle.

Dans la salle, justement, il y a du monde et tous ne pourront pas s’asseoir, alors on s’arrange, comme dans le métro, on laisse les chaises à ceux qui en ont le plus besoin, on cherche son voisin ou son ami pour essayer de s’asseoir à côté de lui etc…

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De nombreux soutiens

C’est par un premier épisode d’une série de vidéos réalisée par les jeunes montreuillois de Ciné Magueule que s’ouvre le meeting. La petite série “Et toi tu votes” aborde avec humour la période et est avant tout “un moyen d’expression qui parle à notre génération” témoignent Hicham et son frère au micro.

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Puis, c’est le Maire de Montreuil, Patrice Bessac qui s’avança pour tenir un discours particulièrement apprécié de la salle. Avec le ton habituel qui est le sien, une dose de gravité qui replace les choses dans le contexte et des éléments très forts contre le Front national et l’extrême droite, il s’adressa à la salle avec la fierté d’un maire dont la ville fut à la fois une des villes abritant le meilleur score de Jean-Luc Mélenchon, qu’il a d’ailleurs parrainé, au premier tour, mais aussi une des villes qui écrasa massivement dans les urnes Marine le Pen, qu’il avait lui même affronté en débat,  le 7 mai dernier.

Mais en tant que maire c’est aussi et surtout pour défendre les collectivités qu’il était présent. “ Comme maire c’est fondamental d’avoir un député à nos côtés. Macron annonce déjà une nouvelle baisse du budget des collectivités, nous avons besoin, maires de Bagnolet et Montreuil que nos communes soient défendues et à travers elle, le service public, l’école, le droit au logement…” et lorsque nous lui demandons si Gaylord Le Chéquer est le mieux placé pour ça, la réponse est claire :

“ On a plus que jamais besoin de rassemblement. Dans un moment ou l’égoïsme a tendance à reprendre le dessus mon choix est porté vers quelqu’un qui a fait la démonstration dans son parcours qu’il savait dépasser les intérêts particuliers au profit de l’intérêt général”.

Après lui, c’est Pierre Laurent qui, à son tour, est venu dire un mot. Celui qui nous confiait quelques minutes avant d’être venu ici pour “appuyer la démarche de rassemblement construite avec force depuis des mois sur ces deux villes.” Démarche qu’il a valorisé lors de d’un discours très concret parlant au quotidien, à la vie des gens plus qu’à leur avis.  Il était bien sûr attendu sur l’actualité nationale et les fameuses discussions qui font la une des journaux… Avec hauteur il a gardé son cap habituel, répondant à ceux “qui m’invectivent sur des plateaux télé de bon matin” que la boussole restait la même : Continuer à essayer d’aboutir à un accord large dans l’unité et le respect de chacun.

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Montreuil en est l’exemple selon lui, et pour les risques de divisions sur la circonscription c’est avec sincérité et gravité qu’il nous répond :

“Dans les soutiens il y a toutes les sensibilités politiques de la gauche, toutes celles et tous ceux qui mènent les luttes au quotidien ici. Il faut arrêter avec les mots qui volent bas. Reprenons le chemin du rassemblement, le seul chemin qui peut permettre à tous de gagner. On n’est pas n’importe où ici, on est en Seine-Saint-Denis. Les habitants du 93 veulent des gens qui vivent ici, qui connaissent les réalités de ce département, qui mènent des luttes locales et qui sont proches d’eux car parmi eux. Les gens sont dignes, ils doivent être représentés avec dignité.”

La dignité, c’est la question qui prédominait dans le témoignage de Miguel Fortéa, syndicaliste d’Air France venu en soutien.  En tant que syndicaliste sur la plateforme aéroportuaire Roissy Charles de Gaulle il a pu observer que les lois impactaient le monde du travail.  En lutte contre l’employeur, contre la destruction du tissu économique, contre la recherche du profit avancé au détriment des salariés de nombreuses entreprises, Miguel ne manque pas de combats.

”Systématiquement ce que l’on a observé c’est que les élus communistes étaient aux côtés des travailleurs, des salariés, et qu’on n’était pas dans un faux semblant, loin de là. Ils sont tout le temps présents, que ce soit du simple conseiller municipal à Pierre Laurent. Nous sommes souvent en relation avec les députés communistes, qui portent notre parole dans l’hémicycle. C’est très important parce qu’aujourd’hui, à part le parti communiste, il n’y a personne qui nous représente, qui porte nos voix, nos valeurs, nos convictions, notre vision de transformation de la société. Ce qu’on observe pour ces élections c’est qu’on n’est pas dans le rassemblement, et là pour le coup on ne peut pas dire que c’est la faute du PCF, mais l’intérêt général doit l’emporter et non pas les égos. Pour moi les candidatures de Gaylord Le Chéquer et Nathalie Simonnet, nous permettront d’avoir des élus de terrain, proches de nous et on ne sera pas déçus, ils seront nos porte-parole.”

Miguel est convaincu, pas de doutes, mais comme lui de nombreux syndicalistes ont fait le déplacement. Bernard Thibault, que certains connaissent bien, les a clairement marqués. Expliquant mécaniquement les impasses du libéralisme de Macron et démontrant par les faits le besoin urgent de politiques de progrès pour l’intérêt général, l’ancien secrétaire Général de la centrale située porte de Montreuil n’a pas perdu son sens de l’élocution mêlant parler vrai et explications concrètes.

Un candidat à l’offensive et entouré de jeunes

C’est fort de tous ces témoignages que Gaylord Le Chéquer a conclu cette belle soirée, accompagné de sa suppléante Nathalie Simonnet. Loin des querelles qui font couler l’encre des journaux depuis de nombreux jours c’est avec un discours à l’offensive que le candidat est arrivé ! Fustigeant la Loi Travail, la déchéance de nationalité défendue à un moment  par le sortant Razzy Hammadi et promettant la création d’un conseil citoyen qui vit déjà depuis le début de la campagne et qu’il compte faire vivre pendant tout son mandat. Beaucoup de jeunes qui ont déjà participé à ces rencontres acquiescent lorsqu’il cita notamment le travail qu’il souhaite engagé sur le rapport avec la police et le contrôle d’identité, une série de propositions construites avec les jeunes des quartiers des deux villes après le viol de Théo. Un hommage à Théo qui fut d’ailleurs très apprécié avant de conclure sur un mot conquérant promettant la victoire dans le rassemblement.

Rédaction | Avant Garde

Dans les couloirs en sortant, beaucoup de jeunes discutent avec le candidat. Parmi eux il y a Haby, jeune montreuilloise du quartier Solidarité Carnot qui est une soutien de la première heure.

“Gaylord et nathalie je les connais, ils sont sur le terrain tout le temps. Moi j’habites Montreuil et Gaylord c’est un vrai élu qui nous connaît, je le vois tout le temps !”.

Martin, de Bagnolet n’en pense pas moins et lui veut résister :

“Contre Macron et la droite on a besoin de candidats qui nous défendent !”.

Nicolas, lui, à un parcours plus particulier. Après avoir adhéré au Mouvement des Jeunes socialistes en 2011 dans l’espoir du changement, il a rejoint les insoumis pendant la campagne présidentielle. Un candidat de la France Insoumise, issu de Paris tente de s’implanter ici mais lui a fait son choix :

“Je suis venu soutenir Gaylord Le Chéquer parce qu’il y a une réalité locale, celle de l’ancrage de Gaylord et Nathalie, qui ont fait un travail de militants de terrain, qui sont connus par la population.”

La résistance était donc au cœur de ce rendez-vous et c’est aussi la raison de la présence de Julien, coordinateur départemental des jeunes communistes de Seine-Saint-Denis.

Nous en Seine-Saint-Denis on a lancé une campagne 93 Banlieue de Résistance, on laissera pas une élection ne pas parler de nous et en plus laisser place à une forme de gentrification électorale. On est le département le plus jeune et le plus pauvre de France. On est tous touchés par les galères dans le 93 et on a un intérêt à ce que cette banlieue de résistance ne soit pas un faire valoir mais un vrai endroit de construction de solidarité et de rapport de force pour qu’on ne soit pas, nous les jeunes, nous les habitants du 93, encore une fois oubliés.”

Ce sentiment, le candidat le partage et nous le dit au moment de la fermeture des portes :

“ On subit le FN, on subit l’élection de Macron, aux législatives on ne va plus subir ! Mes convictions elles sont chevillées au corps et c’est le fruit de mon parcours, on va y arriver !”

Retrouvez ici la vidéo du meeting:

Par Rédaction

Collectif de rédaction d'Avant Garde