L’école n’est toujours pas gratuite

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Tous les ans la rentrée scolaire annonce l’arrivée d’un coût financier pour toutes les familles dont les enfants sont scolarisés. Cette année n’y manque pas, et nous laisse encore l’occasion de remarquer à quel point l’école “gratuite, laïque et obligatoire” n’est toujours pas d’actualité, du moins au niveau du premier point…

L’école un coût croissant pour les familles

En effet, aller à l’école, que ce soit dans l’élémentaire, au collège ou au lycée, est un coût et pas des moindre. Même si tout le monde n’est pas vraiment d’accord. La CSF (Confédération syndicale  des familles) par exemple, estime que le prix de la rentrée scolaire a baissé de 2,3%. À l’inverse la FMF (fédération des Familles de France), elle, estime que le coût a augmenté de 1,05%. Un constat paradoxal, qui s’explique finalement très simplement : Les deux structure ne calculent pas de la même manière. Pour ce qui est de la CSF, elle calcule les dépenses réelles et complètes de la familles, sur la base de ce que lui fait remonter son réseau local. Alors que la FMF calcule chaque année ce que coûte, en moyenne, un panier type.

Quelle conclusion faut-il en tirer ? Ce ne sont pas les prix qui baissent, ou les fournitures qui sont moins demandées par les enseignants mais les familles qui achètent moins, elles font davantage attention à leurs achats. Le rentrée continue de représenter une dépense significative d’après l’analyse de la CSF, le coût moyen d’un panier type s’élèverait à environ 193 € en 2018  ( presque 50 € de papeterie, 100 € de fournitures, et presque 50 € de fournitures de sport). Malheureusement, de nouvelles fournitures se sont ajoutées cette année, et la quantité de celles-ci à aussi augmenté…

Au-delà de la rentrée les coûts des matériels scolaires

Aux listes de fournitures exigées par professeurs à la rentrée, s’ajoute le coût des fournitures nécessaires à l’élève au cours de l’année, les sommes allouées à l’éducation grimpent vite.

Quel financement de l’éducation ? D’après la CSF, le coût de la rentrée  représenterait (coût qui varie en fonction de l’âge de l’élève et de son niveau d’étude)  près de 90% du budget mensuel chez les couples avec trois enfants, touchant le smic. Pour les couples touchant le smic avec deux enfant, on est à 20% du budget mensuel avec d’importantes variations en fonction des âges et niveaux d’études.

Pour  aider les familles à subvenir à leurs besoins une aide financière leur est donnée : L’Allocation de Rentrée Scolaire (ARS).  Celle-ci est calculée en fonction de l’âge de l’enfant. Pour la CSF, il est clair que ce calcul est lacunaire :

” Nous soutenons, année après année, que les besoins de l’enfant évoluent en fonction de son niveau scolaire”, écrivent-ils dans leur rapport Coût de la scolarité 2018. Le reste des coûts scolaires doit donc être assuré par les ménages, ce qui représente des sommes importantes dans les filières professionnelles.

Le coût plus important des études en filières professionnelles

Alors que pour beaucoup, les élèves qui accèdent au Bac professionnel sont issus de familles à revenus modestes, la non prise en charge de l’équipement professionnel, en fait les rentrées les plus coûteuses.

Ainsi en bac pro commerce, les élèves ont l’obligation d’acheter un costume… La CSF estime à environ 680€ le coût de la rentrée pour un élèves de seconde Bac pro industrielle, contre 400€ pour celle d’un élève de seconde générale.

Il faut également ajouté que le soutien de l’ARS ne marche pas pour tous les élèves de bac pro, étant donné que certains finissent leurs années de lycée après 18 ans, âges qui ne donne plus droit à cette aide.

Le reste à charge pour les familles est un véritable enjeu.  La non gratuité des matériels scolaires entre en contradiction avec l’ambition d’une éducation gratuite pour toutes et pour tous.

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Catégorisé comme Éducation

Par Rédaction

Collectif de rédaction d'Avant Garde