Le sport de haut niveau ne doit pas se résumer à six disciplines

Rédaction | Avant Garde

Lundi dernier, lors d’une réception organisée en leur honneur, les médaillés olympiques français ont reçu une veste de la part d’Emmanuel Macron.

Le Président juge qu’il y a trop d’argent investi comparé au peu de médailles obtenues. Il a été jusqu’à les comparer aux athlètes britanniques ayant récolté plus avec moins d’argent public.

Quelle indécence ! Alors que la plupart des athlètes ont du mal à vivre de leur sport et nous font vibrer et rêver au prix de lourds sacrifices économiques, le Président vient leur dire qu’on leur donne trop d’argent.

Emmanuel Macron annonce vouloir “identifier les disciplines et les athlètes avec le plus gros potentiels pour y investir l’argent public destiné au sport de haut niveau”.

Avec de tels propos, le Président de la République vient directement mettre les sports en concurrence entre eux. Pire, en ne voulant investir que dans les profils à “hauts potentiels”, il vient marquer une opposition entre sport professionnel et amateur, pourtant, ils sont complémentaires. L’un ne va pas sans l’autre. Sans sport amateur, pas de sportifs de haut niveau et sans compétition de haut niveau, combien de jeunes ne découvriraient pas la diversité du sport et ne se projetteraient pas dans une discipline ?

Il y a ici une profonde divergence politique sur l’utilité du sport. A quoi sert le sport ? Selon Emmanuel Macron, il ne sert qu’à briller à l’international. Il faut donc faire un calcul coût/avantage : dépenser le moins possible pour avoir le maximum de médailles.

Je propose une autre approche, le sport sert à apprendre à se connaître, se réaliser, faire naître des vocations, avoir une activité physique, connaitre son corps mais aussi transmettre des valeurs sociales, de vivre ensemble, de lutter contre les stéréotypes. Mais aussi et surtout il apprend l’altérité et permet de créer de la cohésion sociale en créant des identités communes…

Le sport est une chose magnifique. Les vertus semblent infinies et sont essentielles dans la construction de chaque jeune. Alors épargnons-le des logiques abjectes de libéralisme et permettons à chaque jeune de trouver le sport lui correspondant et permettant le de vivre pleinement sa passion. Pour que chacun puisse découvrir son sport, celui dans lequel il s’épanouira le plus, il ne faut pas limiter le nombre de disciplines à haut niveau à six ou sept disciplines, mais au contraire investir dans tous.

Les jeux olympiques de Paris ont lieu dans trois ans, profitons de cette manifestation internationale, de cette tribune donnée à des centaines de disciplines pour populariser les différentes pratiques sportives. Le sport est riche de sa diversité, alors cultivons là et rendons cette diversité accessible à toutes et tous.