Le RSA doit être ouvert aux moins de 25 ans

Rédaction | Avant Garde

Alors que la crise économique risque d’entraîner nombre de jeunes dans la spirale de la précarité, Gabriel Attal, secrétaire d’Etat en charge de la jeunesse,  s’est positionné contre l’ouverture du RSA pour les moins de 25 ans. Dans une interview accordée au très libéral journal les Echos, le plus jeune membre du gouvernement a déclaré qu’aucun jeune ne grandit avec les minima sociaux comme horizon” et que cette ouverture “inscrirait les jeunes dans un esprit de défaite”.

Pourtant,pour un certain nombre de jeunes, l’horizon le plus proche est celui de se retrouver  en situation de grande précarité, sans aucune source de revenu. 

Derrière ces déclarations, ce n’est pas l’âge d’éligibilité au RSA que remet en cause le secrétaire d’Etat, mais l’existence même de celui-ci. Gabriel Attal s’inscrit directement dans la digne lignée du Président de la République lorsque celui-ci annonçait sa volonté de ne rien “céder” face aux  “cyniques” et aux “fainéants”. 

Ces propos nous ramènent au fameux mythe des minima sociaux qui produisent des générations entières de tire-au-flanc. Opposer une soi-disante oisiveté des jeunes à l’octroie d’un minimum pour vivre est particulièrement abject. En plus de ne reposer sur aucune donnée tangible, ces discours sont dangereux. 

Ce n’est pas par fainéantise qu’un certain nombre de jeunes se retrouve sans aucun revenu. La faute est à imputer à la multitude de réformes libérales de ces dernières années qui ont eu pour conséquence de fragiliser le peu de sécurité dans l’emploi, et  notamment dans celui  des plus jeunes.

L’ouverture du RSA aux moins de 25 ans doit permettre d’empêcher celles et ceux qui n’ont aucune source de revenu de tomber dans l’extrême pauvreté. Ce minima social est un filet de sécurité, certes insuffisant, mais nécessaire. 

Évidemment, le RSA ne saurait être l’alpha et l’oméga d’une politique jeunesse digne de ce nom. Mais son ouverture serait une première avancée pour nombre de jeunes, et enverrait, pour une fois, un signal positif de la part du gouvernement. Porter cette revendication dans le débat public doit permettre une prise de conscience collective quant à l’importance de mettre en place des dispositifs pour lutter contre la précarité des jeunes. 

C’est bien en renonçant à mettre fin aux mesures moins-disantes pour les jeunes que l’exécutif s’inscrit dans un esprit de défaite. Défaite face à la hausse du chômage, défaite face à la hausse de la précarité des jeunes, défaite face à la moindre ambition politique pour la jeunesse. 

De plus en plus de jeunes se retrouvent bien seuls face à un avenir incertain. Les annonces faites par le gouvernement ne permettent pas de lever ces incertitudes. L’urgence de la situation doit être de proposer des revendications concrètes pour sortir les jeunes de la précarité. L’ouverture du RSA pour les moins de 25 ans en fait partie.