Le gouvernement face au mur de la contestation

Rédaction | Avant Garde

Six semaines de grèves — du jamais vu depuis mai 1968 —, des cortèges syndicaux qui ne désemplissent pas après plus d’un mois de mobilisation et une écrasante majorité de la population française toujours opposée au projet de réforme des retraites. Face à cela, que fait le gouvernement ? Il décide de garder le cap coûte que coûte dans une inquiétante fuite en avant, n’ayant comme proposition que la tenue d’une conférence de financement dans plusieurs mois. Une preuve de plus que le gouvernement est totalement hors-sol ou du moins, qu’il refuse de voir la réalité de la contestation en cours.

Depuis plus d’un mois, la stratégie de l’exécutif est de chercher à diviser les salarié·e·s mobilisé·e·s afin d’éteindre la mobilisation. Force est de constater que cette stratégie est un échec. Et pourtant, les médias ont mis du cœur à l’ouvrage. Depuis le 5 décembre, la plupart des journalistes se sont évertué·e·s à dénoncer la CGT et les autres syndicats comme une minorité voulant « prendre en otage les Françaises et les Français ». Pourtant, c’est bien l’exécutif qui a préféré aller au bras de fer avec les syndicats, plutôt que d’écouter leurs revendications légitimes, elles-mêmes soutenues par une majorité. À l’heure actuelle, le gouvernement apparaît comme à seule minorité responsable des blocages.

Depuis le début de son quinquennat, Emmanuel Macron n’a jamais fait autrement que d’imposer ses réformes par la force sans aucune concertation. Il se retrouve aujourd’hui face à un mur. Ce mur c’est celui de la contestation de l’écrasante majorité des ciotyennes et citoyens, qui n’en peuvent plus des politiques libérales et austéritaires imposées de façon autoritaire.

À présent, il ne lui reste plus que deux solutions : continuer tout droit et s’écraser contre le mur ou faire marche arrière et ouvrir un nouveau cadre de débat pour initier une nouvelle réforme qui soit synonyme de progrès et de justice sociale. S’ils espèrent pouvoir continuer à gouverner pour le reste du quinquennat, Édouard Philippe et Emmanuel Macron doivent enterrer la réforme une bonne fois pour toutes.