La France au tapis, l’Euro monte d’un cran

CCO Domaine Public

Après un premier tour en guise de tour de chauffe (format à 24 oblige), l’Euro de football est véritablement monté en intensité au cours de 8e de finale qui ont vu le départ précipité de plusieurs favoris.

Une nouvelle compétition débute

Alors que le premier tour avait globalement déçu, de nombreuses équipes se contentant de viser la 3e place de groupe en espérant un repêchage, les 8e de finale nous ont replongés dans l’ambiance exaltante des matchs à élimination directe. Avec une moyenne de 3,5 buts par match, le spectacle était au rendez-vous, tout comme le suspense, quatre matchs ayant besoin d’une prolongation pour se trouver un vainqueur.
La France, grandissime favorite au début du tournoi, a réalisé un naufrage tactique face à une Suisse survoltée qui a réalisé l’un des plus grands exploits de son histoire. Les bleus ont certainement laissé trop de force au premier tour, en témoignent les éliminations prématurées de l’Allemagne et du Portugal qui accompagnaient la France dans le groupe F.
La Belgique, vainqueur « à la française » du champion en titre apparaît désormais comme la grande favorite. Mais les incertitudes autour de ses stars De Bruyne et Hazard pourraient rebattre les cartes.

Le joueur à suivre : Federico Chiesa

L’Italie a peiné contre l’Autriche (2-1 a.p.). Manquant de liant au milieu, friable derrière, la Squadra azzura s’est faite très peur, la vidéo annulant un but d’Arnautovic au milieu d’un temps fort autrichien. Au cœur de la prolongation, la solution est venue du banc. Chiesa, l’ailier de terrain de la Juventus a mis l’Italie devant d’un enchaînement de grande classe. Alors que les Italiens continuent leur parcours quasi-parfait, ils seraient bien inspirés de titulariser Chiesa face à la Belgique dans ce qui sera le choc des quarts de finale.

C’était le match à suivre : Espagne (5) – (3) Croatie a.p.

À chaque fois que ces deux équipes se rencontrent à l’Euro, ça donne des étincelles. Pas franchement emballantes au premier tour, les deux formations ont pourtant livré un spectacle d’une qualité rare à Copenhague.
Tous les ingrédients étaient réunis pour un match mémorable : des buts pour commencer, certains très beaux, du jeu, un scénario dingue, la Croatie, menée de deux buts parvenant à arracher la prolongation dans le temps additionnel, et une belle histoire. Alvaro Morata, très critiqué en Espagne et en manque de confiance criant, a délivré son pays dans la prolongation en venant nettoyer la lucarne croate. On aurait aimé écrire la même chose sur France-Suisse.

On a bien aimé : le Danemark continue sa mission

Miraculés du premier tour après deux défaites, traumatisés par l’arrêt cardiaque de leur coéquipier Eriksen, les Danois sont toujours en vie dans cet Euro. Après en avoir passé quatre à la Russie (4-1), les Vikings ont récidivé face à des Gallois complètement dépassés (4-0). Ultra-offensif, le Danemark s’attire la sympathie des foules et devient un outsider crédible au vu de son tableau ouvert. En quart, il sera opposé à une surprenante République Tchèque tombeuse des Pays-Bas (2-0).

On n’a pas aimé : l’homophobie banale du football


Pour protester contre la politique homophobe du gouvernement hongrois de Viktor Orban, la municipalité de Munich avait prévu d’illuminer son stade aux couleurs de l’arc-en-ciel à l’occasion du match Allemagne-Hongrie (2-2) du premier tour.
Las, l’UEFA a jugé le symbole trop « politique » à ses yeux et interdit l’initiative. De même, les supporters néerlandais se sont vu retirer leurs drapeaux arc-en-ciel par la sécurité du stade Puskas de Budapest en marge du 8e de finale face à la République Tchèque.
La neutralité politique dont se drape l’institution basée en Suisse est très pratique pour éviter de s’embarrasser de questions gênantes. En ce mois des fiertés LGBT+, les couleurs de l’arc-en-ciel sont ainsi bien visibles à l’Euro sur les panneaux publicitaires. Le combat pour la dignité est transformé en argument commercial pour vendre des bières et des voitures, mais l’homophobie prospère tranquillement dans le monde du ballon rond sans aucune réaction des instances décisionnaires.
Dans “Adieu ma honte”, publié en mai dernier, l’ancien espoir du centre de formation toulousain Ouissem Belgacem alertait sur la banalité de l’homophobie dans les vestiaires et la violence du processus d’exclusion. Visiblement, du côté de l’UEFA la dignité et la sécurité des joueurs et des supporters victimes de LGBT-phobies passe derrière les bonnes relations avec un gouvernement d’extrême-droite.