“Il faut faire grossir le mouvement”: Entretien avec Claire, lycéenne à Toulouse

JC 31

Les lycéens sont mobilisés depuis plus de deux semaines pour les premiers mobilisés, pour leur avenir, le droit à l’éducation mais aussi par solidarité avec les gilets jaunes et pour plus d’égalité. Nous sommes aller à leur rencontre.

Avant Garde : Peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Claire, j’ai 16 ans, je suis lycéenne au lycée St-Sernin en première ES. Je m’intéresse beaucoup à l’actualité politique, et j’avais pu observer l’an dernier le mouvement étudiant par rapport à Parcoursup. Ce qui m’avait le plus choquée était l’absence de consultation des étudiants.

AG : Pourquoi es-tu mobilisé·e ?

Aujourd’hui sur la réforme du Bac, c’est exactement la même chose qui se passe. Blanquer [Ndlr : le ministre de l’éducation] se vante sur les réseaux sociaux en disant qu’il consulte régulièrement les lycéens mais c’est pas vrai.

Si je me mobilise c’est avant tout pour informer les camarades du lycée. Beaucoup ne connaissent pas les enjeux de la réforme du Bac. Le lycée ne joue pas le jeu non plus : on a demandé une salle trois fois à la proviseure pour se réunir et informer, trois fois elle nous l’a refusée.

AG : Comment se passe la mobilisation ?

On a crée un compte Instagram où dessus on met tout ce qu’il se passe sur Toulouse : les manifs, les blocus… On essaie de se réunir régulièrement pour décider de ce qu’on fait, on s’est aussi créé du matériel pour communiquer (tracts, banderole, etc.).

Je pense que tous les lycées du centre-ville sont mobilisés, et que tous les lycées de Toulouse ont été bloqués au moins une fois.

AG : Qu’attends tu actuellement du gouvernement ?

Ce que j’attends du gouvernement c’est avant tout du dialogue, et qu’on soit pris au sérieux. J’ai encore lu un article qui disait que les lycéens sont influencés par leurs profs, par les médias, que là on se bouge, mais qu’une fois passer Noël, on aurait des cadeaux et que tout rentrerait dans l’ordre.

Aussi, ce qui s’est passé à Mantes-la-Jolies est scandaleux et les propos de Ségolène Royal qui soutient l’intervention policière le sont tout autant.

AG : Comment vois-tu la suite de la mobilisation ?

Sur la suite du mouvement, je pense que ça va continuer. Si Macron avait évoqué les lycéens à la télé, ça aurait peut-être pu faire diminuer le mouvement, mais il n’a pas dit le moindre mot, encore une fois il nous prend pas au sérieux. Je pense que ça va encore plus énerver des lycéens, et renforcer ceux qui sont déjà mobilisés.

Personnellement je pense qu’il faut continuer à manifester, de manière pacifique, sans bordel à la fin des manifs. Il faut continuer, continuer à bloquer au moins les jours de mobilisation nationale. Il faut faire grossir le mouvement.

Par Rédaction

Collectif de rédaction d'Avant Garde