Une ferveur phocéenne aux allures européenne

La Marseillaise

Après la réception de l’Euro en 2016, le football français, ou du moins une certaine conception de celui-ci,  est de nouveau à l’honneur cette année en accueillant la finale de l’Europa League à Lyon.

Pour autant, ce n’est pas le club de Jean Michel Aulas qui sort le grand jeu pour l’occasion. En effet, loin de toute attente, c’est l’Olympique de Marseille qui pour l’instant à décidé de faire de la saison 2017-2018, celle d’une nouvelle épopée européenne.

Les supporters d’autres clubs français y verront une occasion rêvée de voir se  renouveler les chants et autres slogans du type “A jamais les premiers” si chers aux marseillais depuis le but de Basile Boli en 1993, les supporters de l’OM y voient eux un goût de revanche après une longue période sans briller. Toujours est il que l’OM a bel et bien un pied en Finale.

Une Ville de Foot

La cité phocéenne se retrouvait donc en ébullition ce jeudi à l’occasion de la réception de Salzbourg, l’occasion pour nous d’aller y faire un tour.

Dès les escaliers de la gare Saint Charles, un premier constat s’impose : Marseille est une ville de foot, une vraie.

Difficile de ne pas croiser tous les quelques mètres des tenues bleu ciel, de ne pas remarquer les TER bondés en provenance des villes alentours (voire des TGV) ou encore de ne pas se retourner à l’écoute d’un “ Et allez l’OM hein !” à l’accent ensoleillé.

Du côté du métro, pour se rendre à la fourmilière qu’était devenu pour l’occasion le Vélodrome, l’ambiance est déjà amorcée et les contrôleurs, de service pour l’occasion, peinent à masquer leur envie d’être de ceux qui se préparent pour le match plutôt que de service.

Sortis de sous-terre, c’est à la brasserie du stade que nous retrouvons nos acolytes de la soirée, membre des Fanatics, groupe de supporters aux valeurs très marquées à gauche,  du virage Nord avec qui nous allons vivre ces demi finales.

Entre deux plateaux de Ricard, de bière ou d’autres boissons sans alcool (oui oui), les questions fleurissent… “Et toi où tu étais en 1993 ? “ , “Tu as mis quel maillot toi pour ce soir ? “ ou encore “C’est trois ou quatre Vélodrome qu’on aurait pu remplir ? “…

Effectivement, les questions relatives à la billetterie occupent les discussions tant on sait le nombre de personnes restées sur le carreau et les difficultés techniques rencontrées par le club au vu de l’affluence.

Pour nous, c’est bon ! Et billets dans la poche, on se dirige vers le stade d’où résonne déjà une impressionnante bronca.

Un douzième homme au rendez-vous

En premier lieu c’est dans les escaliers que nous prendrons place au milieu d’une foule déchaînée alors même que les joueurs en sont encore à l’échauffement. Le nombre de personnes présentes, trahi à vu d’oeil le fait qu’il y ai, dans le virage, beaucoup plus de monde que de places.

A côté de nous les MTP, autre groupe de supporters, donnent également de la voix pendant qu’on voit fleurir dans le virage sud, aux côtés des “Commandos Ultra 84” et sous le drapeau du Che Guevara agité par les “South WInners”, des supporters de l’AEK Athènes venus soutenir leurs alliés méditerranéens.

Les marseillais commencent le match gonflés à bloc dans un stade chaud comme la braise d’un barbecue d’été, qui explosera lors du premier but de Florian Thauvin dès la 14ème minute.

Les choses s’annoncent bien pour les joueurs de Rudi Garcia dès l’entame. Pour le reste du match, qu’il semblait préférable de voir au stade tant l’engagement des joueurs et l’ambiance furent plus remarquable que le beau jeu, les marseillais ont géré jusqu’à la 62 ème minutes et le coup de grâce porté par Njie, fruit d’un bon coaching de Garcia.

C’est avec un score rêvé de 2-0 à domicile que le onze marseillais regagne les vestiaires après avoir fêté avec le public cette belle première manche à la maison.

Du côté des supporters difficile de ne pas percevoir l’euphorie. “Même Pelé a fait un bon match !” peut on entendre… et ce n’est pas rien tant on sait les doutes que peuvent avoir les supporters au sujet de “L’albatros”, doublure – parfois limite –  de l’emblématique capitaine Mandanda, actuellement blessé.

L’espoir d’une victoire à Lyon

Si de nombreux supporters ont déjà repris la route au vu de l’affluence, pour les autres la fête continue dedans et dehors du stade ou des cortèges se sont formés pour chanter et célébrer la victoire. Victoire synonyme d’un premier pas vers Lyon. Dans le stade de l’Olympique Rival dirigé par un certain Jean Michel Aulas, personnage loin d’être apprécié en France et encore moins sur la Canebière.

L’occasion d’ailleurs pour les supporters phocéens de lui dédicacer cette victoire à maintes reprises, supporters bien décidés à chambrer comme il se doit  l’homme d’affaire éliminé lors du tour d’avant et peut-être contraint de recevoir un autre club français dans son enceinte le 16 mai prochain.

Un vrai pari pour les marseillais qui annoncent donc au président lyonnais “On va la gagner chez toi” !

Un pari qu’il faudra cependant tenir ! D’abord lors du match retour du Jeudi 3 Mai (match pour lequel une fan zone à été ouverte dans l’enceinte du Vélodrome et qui affiche déjà complet) et lors d’une éventuelle finale qui s’annonce d’ores et déjà compliquée face à une équipe de l’ Atletico Madrid très solide cette saison ou d’Arsenal qui risque d’avoir à cœur de permettre à son entraîneur emblématique, Arsène Wenger, de partir par la grande porte.

Ce qui est sûr c’est que l’Olympique de Marseille, pénalisé par un effectif limité, a encore utiliser comme il se doit son joker de luxe, son douzième homme, souvent décisif cette saison.

 

ndlr : Un grand merci à Flo’, aux fanatics et à toute l’équipe pour cet accueil parfait !

Par Rédaction

Collectif de rédaction d'Avant Garde