Femmes afghanes : « leurs espoirs leur ont été enlevés et leurs rêves, enterrés »

François Perinet

L’information est passée à la trappe durant les congés, mais la destruction des droits des femmes en Afghanistan depuis le retour des talibans continue. 

Après la fermeture des grilles des collèges et lycées à la rentrée 2021, désormais les femmes n’ont plus le droit d’accéder à l’université. Leur scolarité s’arrête donc à 12 ans. Leurs espoirs leur ont été enlevés et leurs rêves, enterrés. 

Ainsi, la nouvelle interdiction va dans le sens d’un asservissement et d’un cantonnement au foyer voulu par le gouvernement obscurantiste. Priver d’éducation la moitié de la population, c’est garantir un maintien du pouvoir en empêchant les femmes de se parler et de s’organiser pour lutter. D’autant plus que l’accès à la connaissance est une voie d’émancipation. Aujourd’hui celle-ci est interdite aux Afghanes. 

« L’éducation est l’arme la plus puissante que l’on puisse utiliser pour changer le monde », disait Nelson Mandela. Les talibans l’ont bien compris. 

Après cette annonce, quelques protestations se sont fait entendre. Notamment celle d’un universitaire qui a déchiré ses diplômes en plein direct télévisé. De plus, quelques centaines de femmes ont osé prendre la rue, mais celles-ci sont durement réprimandées et emprisonnées par la police. 

Dans un pays dirigé par l’obscurantisme religieux, les femmes sont toujours les premières à prendre les coups. Alors, beaucoup trouvent d’autres moyens de lutte comme se maquiller, en témoignant à visage ouvert ou encore en s’exprimant sur les réseaux sociaux encore autorisés. Leur combat s’exprime aussi dans l’art pour celles qui ont trouvé refuge en France ou ailleurs. L’artiste Kubra Khademi, réfugiée en France depuis 7 ans, avait rendu hommage à ses sœurs dans l’affiche du festival d’Avignon 2022. 

Depuis août 2021, les Afghanes sont devenues prisonnières d’un gouvernement meurtrier qui n’hésite pas à les lapider en place publique. Privées d’éducation, de travail, de s’habiller, de se déplacer et simplement de la moindre liberté, les femmes sont effacées de la vie publique. 

Tout cela sous le regard de la communauté internationale et des grandes puissances qui ne peuvent que constater leur échec.