« Femme, vie, liberté »

Rédaction | Avant Garde

Il suffira d’une étincelle, d’un rien, d’un geste. Il suffira d’une mèche rebelle, pour faire trembler un pays ultraconservateur dirigé d’une main de fer par des ayatollahs obscurantistes. Arrêtée pour un voile mal-porté, pour « port de vêtements inappropriés », puis assassinée par la police des mœurs iranienne, Mahsa Amini est devenue tout un symbole. « Un problème cardiaque soudain » aurait arraché la vie à la jeune femme de 22 ans d’après la police. Ils osent tout, c’est même à cela qu’on les reconnait. 

Le responsable de la police de Téhéran déclare déjà « qu’il n’y a pas eu de négligence, ou de comportement inapproprié de la part des policiers ». L’enquête demandée par le président iranien est une goutte d’eau qui n’arrive évidemment pas à éteindre la colère des femmes iraniennes.

Une vague de manifestations déferle sur le pays. Celles-ci ne se cantonnent pas à la région de naissance de Mahsa Amini, au contraire, le feu semble prendre dans tout l’Iran. Ici, des femmes brûlent leur voile pour conclure une danse libératrice. Là, des manifestantes crient « Femme, vie, liberté », ou encore « A bas le dictateur ». Des étudiants à Téhéran rejoignent le mouvement, d’importants rassemblements ont lieu dans différentes facs de la capitale. Les manifestations vont-elles réussir à se massifier ? Vont-elles réussir à tenir dans la durée ? Vont-elles se multiplier ? 

Apportons tout notre soutien à la libération des femmes iraniennes. La seule réponse du gouvernement est la limitation d’internet, l’usage de la force, le gaz lacrymogène, les armes à feu, les tirs à balle réelle. Plusieurs morts ont déjà été recensés dans les manifestations d’après différentes sources.

Les Iraniennes se tiennent debout face à l’Histoire. Les dirigeants préfèrent se voiler la face devant une société qui bouge. Jusqu’à quand tiendront-ils le pays ? La suite est entre les mains du peuple iranien.