Face à l’inaction gouvernementale, une grève mondiale pour le climat le 15 mars

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Du renoncement à l’interdiction du glyphosate, à l’abandon en catastrophe de la hausse des taxes sur l’essence en passant par la démission de Nicolas Hulot, le gouvernement s’avère incapable de répondre aux enjeux environnementaux. A l’inverse les attentes sont de plus en plus forte.

Un bilan décevant masqué par une communication importante

Le mandat d’Emmanuel Macron avait commencé en matière climatique par un hashtag, startup nation oblige. Une importante campagne de communication internet avait été lancée dès le mois de juin 2017 en détournant le slogan de campagne du Président américain Donald Trump “make america great again” par “make the planet great again”. La campagne avait eu pour principal effet de faire d’Emmanuel Macron l’anti Donald Trump. Malgré une invitation de l’américain à assister au défilé militaire du 14 juillet, le président français n’a pas réussi à le faire renoncer à quitter l’accord de Paris de la COP21. De même le One planet summit n’a pas vraiment déclenché d’élan nouveau en faveur du climat malgré là aussi une intense communication.

Les principales actions gouvernementales en matière climatique se sont systématiquement heurtées à la volonté du gouvernement de systématiquement privilégier les profits des plus riches. Les lois sur l’énergie, l’alimentation, les transports ne portent ainsi absolument aucune mesure digne d’opérer un réel changement en matière environnementale. La réforme de la SNCF n’abordait ainsi même pas l’enjeu du développement du transport par rail pourtant bien moins polluant que les millions de camions qui traversent la France chaque année.

En septembre dernier, même Nicolas Hulot finissait par quitter son ministère de guerre las après avoir perdu un ultime arbitrage, portant pourtant sur l’enjeu minime du prix du permis de chasse national. Surprenant tout le monde en annonçant son départ à la radio, il livrait un message d’une rare sincérité :

“On s’évertue à entretenir, voire à réanimer un modèle économique, marchand, qui est la cause de tous ces désordres.”

En une phrase, le ministre de l’environnement pas encore démissionnaire, venait d’invalider toute l’action climatique du Président de la République.

Une mobilisation internationale des jeunes

En France la démission de Nicolas Hulot a conduit à l’organisation de plusieurs marches pour le climat, dont la dernière début décembre a vu une convergence avec le mouvement des “gilets jaunes”. La culpabilisation, et l’appel au changement de comportements individuels font de moins en moins recettes. L’augmentation de la fiscalité sur les carburants a ainsi été particulièrement mal vécue alors même que le gouvernement n’a produit aucun geste pour le développement de solutions alternatives de transport. Sa réforme de la SNCF risque même de conduire à une réduction de l’offre de transport par rail, tandis que nombreux sont ceux qui rappellent que ministre de l’économie, Macron avait libéralisé le transport par car…

En Suède, c’est une adolescente de 15 ans qui marque les esprits depuis août dernier en tenant tous les vendredi une grève pour le climat. Rejointe par des camarades, l’initiative s’est exportée dans d’autres pays développés. Sous l’appellation “Fridays for futur” (les vendredi pour le futur), des milliers de jeunes se mobilisent désormais toutes les semaines à travers le monde. En Belgique, où ce sont les jeudi qui font l’objet de mobilisations, des manifestations ont rassemblé plusieurs dizaines de milliers de lycéens et étudiants.

La jeune suédoise est particulièrement sollicitée par les médias, et est même intervenue lors de la COP24 en Pologne, elle était place de la République le 24 février à Paris et a profité de son passage en France pour adresser un message à Emmanuel Macron dans un entretien à Brut :

La mobilisation reste plutôt timide pour le moment en France, le lancement à Paris d’une première initiative le 15 février n’a réuni qu’un demi-millier d’étudiants. L’appel de la suédoise à une mobilisation mondiale le 15 mars toujours par la méthode de la grève scolaire, s’organise un peu partout en France à travers des groupes “Youth for Climate” (la jeunesse pour le climat). Appel relayé également par des organisations politiques comme le Mouvement jeunes communistes de France constatant notamment que “Nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre la COP 127 avant de voir des résultats”.

Par Rédaction

Collectif de rédaction d'Avant Garde