Edito : La rentrée, un an après

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Il y a un an, Alain Juppé publiait un quatrième livre programmatique, certain de sa victoire à l’élection présidentielle et a fortiori à la primaire de la droite. Emmanuel Macron venait de quitter le gouvernement, et des milliers de militants se préparaient à manifester une énième fois contre la Loi Travail première du nom.

Aujourd’hui la rentrée se fait en musique suite à une curieuse décision du très droitier ministre de l’Education. La suppression surprise des emplois aidés a plongé des milliers de mairies dans l’embarras, certaines  n’étant même plus en capacité d’assurer la rentrée.

Le dédoublement des classes de CP dans les REP+ (réseaux prioritaires +), dans les quartiers les plus défavorisés, est un fiasco. Non budgétée, cette mesure s’est résumée à déshabiller Pierre pour habiller Paul. A quoi bon être 12 en CP si c’est pour être 27 ou 30 par classe l’année suivante ?

En Seine-Saint-Denis, seul 56% des classes concernées sont physiquement dédoublées faute de moyens. Il n’est pas certain que la musique de rentrée suffise à faire passer la pilule.

Les lycéens sont eux dans l’attente de savoir à quelle sauce ils seront mangés. L’annonce de la suppression du système APB, par Frédérique Vidal la ministre de l’Enseignement Supérieur, n’est guère rassurante. On peut craindre, aux vues des méthodes précédemment utilisées, un changement brutal qui limite drastiquement les possibilités d’orientation de centaines de milliers de lycéens.

Ces bouleversements sont le fait de l’élection d’un homme, qui a su par ses qualités opportunistes profiter d’un contexte politique improbable pour se faire élire Président de la République.

Il avait démissionné il y a un an, autant par opportunisme, que par déception que ses idées libérales soient confrontées à la démocratie et à la réalité.  Aujourd’hui il est position d’ignorer les deux. Les ordonnances contre la démocratie, les dogmes libéraux contre la réalité.

Pour les salariés d’aujourd’hui et de demain, la loi travail deuxième du nom est une catastrophe.  Avec 52,2 millions d’euros de bénéfices au premier semestre, les entreprises du CAC 40 se portent mieux que jamais, et sont en passe de battre le record de 2007 avant la crise. Pourtant ce sont elles qui bénéficieront de cette loi, car contrairement à ce que peut raconter le gouvernement, sa loi ne concerne pas uniquement les petites entreprises, qui par leur taille serait magiquement plus vertueuses.

Il y a un an, il fallait lutter contre la loi El-Khomri et on craignait le programme d’Alain Juppé. Aujourd’hui il faut lutter contre les ordonnances de Macron, et on craint déjà les futures mesures du gouvernement Philippe.

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Collectif de rédaction d'Avant Garde