Edito : Quelle opposition face à Macron ?

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Le Président de la République impose son rythme. Dans une même semaine, il a fait adopter le Plan étudiants, enterré un rapport parlementaire remettant en cause sa promesse de campagne d’un service national avant même qu’il sorte, et posé les bases d’une future loi de privatisation de la SNCF. Dans le même temps, Mélenchon renchérissait maladroitement sur une pseudo polémique sur ses comptes de campagnes, et Wauquiez se ridiculisait en tenant des propos de comptoirs lors d’un improbable cours dans une école de commerce.

Certe, pour le deuxième mois consécutif, une enquête d’opinion donne sa popularité en légère baisse. Qu’importe, il n’existe aucune force politique dans le pays actuellement capable de capitaliser dessus. La droite n’a même pas réussi à profiter de ses deux succès électoraux lors des législatives partielles pour se remettre en selle. Compliqué pour la droite parlementaire d’apparaître comme une force politique d’opposition crédible quand elle peine à ce point à se distinguer des positions de la majorité présidentielle.

Le Sénat qui s’était fait une joie de bloquer à peu près tous les textes de la précédente majorité présidentielle, se plait aujourd’hui à les accepter contre quelques ajouts, que la majorité présidentielle est trop contente de lui accorder. L’opposition de droite a ainsi validé, la loi travail XXL, la loi sur la sécurité intérieure, la loi pour enfermer les migrants dits “dublinés” et dernièrement la loi généralisant la sélection à l’entrée de l’enseignement supérieur.  Dans ces conditions M. Macron ne doit pas être si déçu du piètre résultat de ses candidats aux sénatoriales de septembre dernier.

L’opposition en dehors des assemblées, ne semble guère plus vaillante pour le moment. La mobilisation contre la Loi Travail XXL faisait pâle figure en comparaison de celle qui avait marqué l’année 2016. Les mobilisations pour l’accueil des migrants, sont nombreuses mais restent bien modestes. L’embryon de fronde au sein de la majorité présidentielle sur ce sujet a d’ailleurs fait long feu.

Pour autant aucun Président n’est jamais resté intouchable. L’ouverture d’un nouveau front chaque semaine pour faire oublier celui de la précédente, ne marche qu’un temps. Ceux qui sont directement touchés n’oublient pas si facilement, et il arrive un moment où tout le monde est touché. La date du 22 mars devra ainsi être observée attentivement. Après une première mobilisation conséquente de la fonction publique le 10 octobre, un nouvel appel à la grève a été lancé, rejoint par les cheminots.

Du coté des jeunes, on peut également s’attendre à un rebond de mobilisation, une fois les vacances scolaires et la période des bac blancs finies. D’autant que selon la forme proposée, le service national pourrait également susciter le rejet. Et qui sait d’ici là quels seront les autre secteurs de la population que le Président aura choisi d’attaquer ?

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Collectif de rédaction d'Avant Garde