L’édito du mercredi par Antoine Guerreiro

Gwenn Herbin | Avant-Garde

« Avant le mouvement, la méthode »

Depuis le début de l’été, chacun.e était dans l’attente de la journée de mobilisation du 12 septembre. Absence de débat public, vacances scolaires, nouveau président élu ou encore souvenir cuisant de l’échec contre la Loi Travail… Cette journée ne s’annonçait pas sous les meilleurs auspices. Et pourtant 400 000 personnes sont descendues dans les rues ce mardi. Ce n’est pas assez bien sûr, mais sachons mesurer l’effort.

Sur les campus l’enjeu est maintenant d’informer très largement les étudiant.e.s des dangers de la Loi Travail 2, tout en présentant un contre-projet grâce à notre campagne nationale sur les stages. Tout cela pour préparer la prochaine grande journée d’action, jeudi 21 septembre ! Nous n’avons plus le droit à l’erreur : on connaît déjà le scénario qui attend notre peuple si nous laissons les libéraux poursuivre plus avant les dégâts. Pour réussir le bras-de-fer cette fois-ci, ne reproduisons pas nos erreurs du mouvement du printemps 2016 et travaillons plutôt à amplifier ses réussites. Trois leçons élémentaires sont à mon sens à en tirer.

Le nombre

A chaque étape, s’il importe d’approfondir l’implication de chacun.e dans la mobilisation, il faut aussi et surtout en élargir sans cesse l’assise, et gagner chaque jour la sympathie de milliers de travailleur.se.s supplémentaires. En effet tel un capital, un mouvement social ne peut survivre qu’en s’élargissant en permanence. S’il décline, si les rues se vident et que commence la rengaine médiatique de « l’essoufflement », la bataille est déjà perdue. Cette tâche est d’autant plus ardue lorsque le mouvement atteint son rythme de croisière. Cela impose en effet de doubler la charge de travail militant, et de tourner nos efforts à la fois vers l’intérieur et l’extérieur ; autrement dit à la fois vers la gestion et le développement du mouvement.

Le temps

Pour fournir ce surcroît de travail, la maîtrise du temps est un atout majeur. Ne brûlons pas toutes nos forces d’un coup : cinq ans c’est long, surtout sous Macron. Ne sacrifions pas une victoire collective à nos impatiences individuelles. Travaillons sur le long terme, par paliers, et faisons progressivement monter en puissance les résistances au cours du quinquennat.

L’objectif

Enfin pour tenir sur la durée le mouvement doit avoir un objectif. Celui-ci ne peut se limiter au retrait d’une loi ou même à la chute d’un gouvernement. Nous avons besoin d’un horizon, d’une perspective politique de changement de société, qui grandisse et embellisse la lutte. Il faut une idée si forte qu’elle pousse des milliers d’étudiant.e.s à se lever pendant des semaines à 6h, à rater des cours, à sortir cet hiver dans des rues gelées pour manifester, ou encore puisque c’est maintenant commun, à risquer la lacrymo et la matraque à chaque défilé. Cette tâche est la plus complexe mais la plus décisive de toutes. Sur les campus, c’est aux étudiant.e.s communistes qu’elle incombe en premier lieu.

Alors au cœur des mobilisations à venir, présentons nos propositions pour les études, les stages et l’insertion professionnelle. Au travers de nos campagnes, faisons du communisme une question concrète et quotidienne, et par là même renvoyons Macron dans le camp des fainéants, des irréalistes et des conservateurs. Nous avons passé les trente dernières années à refuser leurs réformes, c’est à présent à eux de s’opposer aux nôtres !

Pour être dès le 21 septembre à la hauteur de ces grandes ambitions nous avons beaucoup de travail. Heureusement chaque année en France, il existe un lieu pour parler stratégie, communisme et mouvement étudiant : ce week-end, rendez-vous à la Fête de l’Humanité* !

*Il reste encore 24h pour acheter sa prévente militante auprès des militant.e.s communistes, au tarif préférentiel de 25 euros !