La direction de la SNCF tente de casser la grève

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Après des annulations de trains le 22 mars dernier pour bloquer la venue de manifestants à Paris, la direction de la SNCF a annoncé une drôle de méthode de calcul pour compter les jours de grèves.

Les particularité des grèves à la SNCF

La SNCF fonctionne en continue 24 heures sur 24 sept jours sur sept. En conséquence, une “journée” de grève dure un peu plus de 24H afin de couvrir l’ensemble des horaires de travail des agents qui travaillent en décalé. Ainsi pour “une journée”, la grève commence à 19h la veille et finit à 8h le lendemain.

Les deux premières journées de grève des 3 et 4 avril, commencent ainsi le 2 avril à 19h jusqu’au 4 avril à 8h du matin. Les retenues sur salaire se font sur le principe d’un trentième du montant mensuel par jour de grève.

Le calcul biaisé de la direction

Cependant, l’organisation du travail à la SNCF fait que les jours de repos des agents ne sont pas fixes. Ils varient en fonction des impératifs propre au fonctionnement des trains. La direction a annoncé qu’elle considérerait que tout agent qui participe à la grève un jour est automatiquement en grève les autres jours, y compris ceux correspondant à des jours de repos.

La grève perlée utilisée, permet à la fois d’inscrire la mobilisation sur un temps long en limitant les pertes de salaires par rapport à une grève reconductible classique. Elle permettait aussi aux agents dont les jours de grèves tombent sur les jours de repos, de ne pas se déclarer grévistes et donc d’éviter les pertes de salaires trop importante. La direction de la SNCF considère les 18 préavis déposés, comme un seul et même préavis et retranchera un trentième de salaire par jours de repos couvert par le préavis.

Un volonté de casser la grève

La direction de la SNCF n’a jamais caché son appui à l’ouverture à la concurrence et est à l’origine de la plupart des chiffrages fantaisistes, sur le prétendu surcoût du statut de cheminots. On a pu observer les mêmes arguments déployés par Guillaume Pépy, l’actuel président que par la ministre des transports Elisabeth Borne, preuve de cet alignement.

Pour ceux deux là, les 18 préavis de forme qu’un seul qu’il faut prendre dans sa totalité. L’innovation ne plaît pas au nouveau monde quand elle ne va pas dans son sens ! Cette vision est pourtant difficile à défendre. Comment peut on préjuger du caractère gréviste d’un agent qui est revenu travailler depuis ? La seule justification à cette méthode de calcul, est la volonté de casser la grève.

La direction a par ailleurs annoncé son intention de contester la légalité des préavis déposés par l’intersyndicale, des mesures vivement dénoncé par la CGT cheminots dans un communiqué. 

Par Rédaction

Collectif de rédaction d'Avant Garde