BOMBE NUCLÉAIRE, QUI ET POURQUOI ?

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Alors que le prix nobel de la paix a été attribué à la campagne internationale pour abolir les armes nucléaires (ICAN International Campaign to Abolish Nuclear Weapons), il semble intéressant de regarder aujourd’hui le poids de ces armes dans les relations internationales.

Trump, le retour de la menace nucléaire

Le 19 Septembre 2017, à New York le long de l’East River, au siège de l’Organisation des Nations Unis (ONU), le président américain Donald Trump tenait un discours sur les « fléaux de notre planète » et la solution que Washington leur réserve.

Lors de sa première prise de parole à Assemblée de l’ONU, le magnat de l’immobilier et président américain a violemment attaqué la Corée du Nord sur son programme nucléaire et l’Iran sur l’accord nucléaire signé en 2015 -le qualifiant comme « l’un des pires auxquels les Etats-Unis aient jamais participé ».

Cette violence excessive n’est pas un saut d’humeur du président mais bien une habitude, cependant ses propos tenus lors de son discours soulèvent une question un peu plus effacée dans la communauté internationale :

Pourquoi certains pays disposent-ils de l’arme nucléaire tandis que d’autres sont accablés de sanctions et de restrictions dès lors qu’ils évoquent la construction de cette arme ?

Le club très restreint des puissances nucléaires

Tout d’abord, rappelons quels sont les pays détenant cette arme :

Les Etats-Unis (depuis 1945), la Russie (1949), la France (1960), le Royaume-Uni (1952), la Chine (1964), l’Inde (1974), le Pakistan (1998), Israël (1979) et la Corée du Nord (2006), bien que la combinaison de la bombe avec le vecteur (ICBM Intercontinental ballistic missile – missile balistique intercontinentale par exemple) soit encore en échafaudage.

Si le rapport des pays possédant l’arme nucléaire avec ceux tentant de l’acquérir est si ambiguë et restrictif, c’est en raison du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), signé en 1968 -appliqué en 1970- et maintenu par la plupart des pays sauf Israël, l’Inde, le Pakistan et la Corée du Nord -qui s’en est retiré en janvier 2003.

Ce traité, à l’initiative des grandes patries occidentales détenant elles même l’arme nucléaire -notons que la France et la Chine attendirent d’acquérir un arsenal complet (1992) pour signer le traité…- tend à réduire le risque nucléaire dans le monde.

Un traité de non-prolifération (TNP) en accord avec les intérêts des puissants

En effet, après s’être bien garnies d’ogives et missiles nucléaires (plusieurs milliers pour la Russie et les États-Unis, pour quelques centaines pour la France, la Chine et le Royaume-Uni), ces dernières ont estimé que l’arme nucléaire était trop dangereuse pour que tout le monde la détienne.

Serait-ce un souci de démocratie ? De surcroît, lorsqu’on sait que la France et l’Angleterre sont deux grands ex-empires coloniaux et les grands néocoloniaux d’aujourd’hui… Et que lesdits pays ainsi que les États-Unis prennent une part importante dans l’interventionnisme militaire ? Que les 5 pays détenteurs légaux de l’arme nucléaire sont les 5 pays disposant du droit de veto à l’ONU ?

En effet, les puissances occidentales sont bien arrangées par le TNP qu’ils ont imposé à la plus grande partie du globe, ce qui leur permet de le tenir d’une main de fer. Et dès qu’un pays tente d’acquérir cet atout, il est qualifié de terroriste, excepté Israël…

Ces pratiques reflètent l’hypocrisie occidentale, qui consiste en la pression internationale, néocolonialiste et militaire sur les pays démunis de cette arme et condamnés à oublier la future acquisition de celle-ci.

À moins que le pays en question ne se rapproche sur le plan économique, diplomatique ou militaire des détenteurs du droit de véto de l’ONU.

Le désarmement nucléaire : une nécessité

Toutefois, il faut reconnaître l’effort de désarmement nucléaire, notamment en Europe de l’Est : La Biélorussie, l’Ukraine et le Kazakhstan rendirent les armes nucléaires présentes sur leurs territoires à la Russie après l’effondrement du bloc soviétique. La Suisse et la Suède ont, quant à elles annulé leur programme d’armement en cours dans la fin des années 1960. Il faut également souligner le démantèlement de l’arsenal clandestin de l’Afrique du Sud au début des années 1990 -composé de sept têtes dans les années 1980.

Certaines puissances ont ainsi renoncé à l’arme nucléaire pour le bien des relations internationales mais les cinq cadors mondiaux ne sont pas près de renoncer à ce privilège, tout en interdisant ou contrôlant toute tentative d’acquisition d’arme nucléaire par un autre pays.

Le désarmement multilatéral est ainsi essentiel pour la préservation de la paix dans le monde car aujourd’hui, comme nous l’a montré récemment Donald Trump, les tensions ne planent plus qu’autour de ce sujet. Les guerres de terrain sont en perdition, et bientôt le nucléaire occupera une grande part des conflits internationaux.

Peut-être que nos enfants verront un jour l’arme atomique supprimée de tous les pays, car au fond, si personne ne la possède, personne n’en a besoin.