Au Sri Lanka, pour un amour sans prix, sans caste et sans dot

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Fête commerciale, un peu niaise, la Saint-Valentin n’apparaît pas au premier abord comme un enjeu militant. Mais dans un pays fortement marqué par les barrières de classe, de caste, d’ethnie ou de religion comme le Sri Lanka, célébrer l’amour est un combat éminemment politique.

par Madhu Kalpana, membre du Comité national de l’Union des étudiants socialistes SSU

L’amour est supposé être le plus beau sentiment au monde. Dans nos cœurs, nous savons que le sentiment d’amour est censé ne pas connaître de barrières. L’amour que nous éprouvons au cours de notre jeunesse est encore plus beau. Cependant, même si l’amour est censé ne pas avoir de barrières, la réalité que nous affrontons est bien différente. L’amour ne finit pas toujours pas un mariage ; mais, tant que les amoureux y consentent, ils doivent pouvoir être ensemble. Les conceptions arriérées et non-développées dans nos sociétés, ainsi que des facteurs socio-économiques, ont des effets négatifs sur l’amour. De ce fait, la caste, la classe, la race, la religion, le statut social, le patrimoine, la profession, etc d’une personne sont plus valorisés que l’amour.

Le 14 février, le monde entier parle et célèbre l’amour, nommant cette journée la Saint-Valentin. Néanmoins, cette journée est devenue très commerciale. Dans un système qui décide de tout sur la base de la valeur monétaire, seul l’amour peut survivre sans être commercialisé. Aujourd’hui, la Saint-Valentin est devenu un jour pour les marchands et les jeunes ont commencé à mesurer la valeur de leur amant-e par la valeur des roses, du chocolat ou des cadeaux qu’il ou elle leur offre.

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L’Union de la jeunesse socialiste du Sri Lanka (SYU), branche de jeunesse du Front de libération du peuple (JVP), travaille de très près avec les jeunes, leur lutte pour le droit à l’emploi, à l’éducation, et contre les drogues toxiques. Elle lutte également pour protéger l’environnement et développer la paix entre les ethnies du pays.

Parmi ces luttes, depuis plusieurs années maintenant, elle organise des événements parallèlement à la Saint-Valentin, contre la commercialisation de cette journée, et contre les restrictions sociale et économiques à l’amour. Le nom de ce programme est « Des lendemains sans prix, sans caste et sans dot pour l’amour ». Le but de ce programme est d’aider les jeunes à percevoir la réalité de la Saint-Valentin. Nous essayons de faire une différence idéologique entre les concepts de Saint-Valentin et de Journée des amoureux. Nous organisons des rassemblements, des manifestations silencieuses, des événements culturels et musicaux, des pièces de théâtre de rue, des débats, en mettant l’accent sur le besoin de changer ce système capitaliste néolibéral et d’avancer vers le socialisme, pour obtenir une justice véritable pour un amour sans restrictions économiques ou sociales.

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Par Rédaction

Collectif de rédaction d'Avant Garde