Au piquet de grève des travailleurs Stuart sans-papiers

Rédaction | Avant Garde

Plus de 200 travailleurs sans-papiers ont débuté lundi 25 octobre un mouvement de grève coordonné sur 8 sites d’Ile-France, rejoints le lendemain par une centaine d’autres sur deux nouveaux sites.

Les grévistes tendent leur tract et la caisse de grève aux clients du Monoprix de la rue de Belleville. Ce sont les travailleurs Stuart qui livrent à la demande dans le quartier pour Monoprix, Naturalia et consorts.

A leurs côtés, en rouge, des travailleurs sans papiers de la presse, dont la grève a aboutie sur des négociations en cours, et solidaires des Stuart. Plusieurs dizaines de syndiqués CGT sont présents sur le piquet de grève. 

Pour les Stuart, la grève part d’une retenue sur la paie d’un livreur dont le vélo a été volé. Une pratique qu’ils connaissent trop bien, les retenues sont systématiques pour les casses ou les pertes de matériel de travail.

Derrière cette pratique, les raisons de la grève sont aussi le passage du tarif des courses de 10 à 9 euros, ou la transition en statut d’auto-entrepreneur qui les prive de protection sociale et réduit leur paie.

Le mois dernier ne lui a été payé que le 23, nous explique un travailleur. Stuart les facture comme auto-entrepreneurs, alors qu’eux doivent payer chaque mois loyer, carte Navigo, abonnement téléphonique indispensables pour travailler.

Ils travaillent 40 à 60 heures par semaine, du lundi au samedi, pour une paie de misère. La fin du crédit internet sur le smartphone signifie pour eux une lourde perte de rémunération.

Etre sans-papier, c’est aussi ne pas pouvoir porter plainte aux prud’hommes. Alors, sur le piquet de grève, la détermination des travailleurs sans-papiers est sans faille. Unis, ils veulent aller jusqu’au bout, jusqu’à leur régularisation.

Les précédents mouvement de grèves coordonnées de sans-papiers ont été victorieuses, en particulier en 2019 lorsque 12 entreprises avaient cédé aux revendications de 150 grévistes. 

Le soutien financier à la grève joue un rôle certain et on invite nos lecteurs et lectrices à participer en solidarité.

Par Rédaction

Collectif de rédaction d'Avant Garde