Agriculture : Macron ou la fuite en avant libérale

Rédaction | Avant Garde

Le 27 juillet dernier, le ministre de l’Agriculture annonçait la répartition des aides de la Politique Agricole Commune (PAC). Ces arbitrages témoignent de la fuite en avant libérale du gouvernement et provoquent la colère d’une grande partie des agriculteurs, en particulier des jeunes.

Une politique agricole à deux vitesses

La France est un des pays qui produit et exporte le plus de denrées agricoles (quatrième mondial). Pourtant le nombre d’exploitations diminue chaque année et accéder à une alimentation de qualité reste difficile pour une bonne partie de la population du pays. C’est là le résultat de l’ultra-libéralisme appliqué à l’agriculture. Les producteurs vivent difficilement de leurs exploitations, les consommateurs malgré eux engraissent les industriels de l’agroalimentaire. Un système bien éloigné du but premier de l’agriculture qui est de nourrir les populations.

C’est donc ce système que le gouvernement En marche a décidé de soutenir à grands coups de subventions. Le ministre de l’agriculture, Stéphane Travert, présentait fin juillet, les arbitrages gouvernementaux de la politique agricole commune pour 2018. Ces arbitrages sont chaque année l’occasion de voir quel type de production agricole touchera le pactole des subventions européennes. Et avec Emmanuel Macron et son équipe, c’est comme toujours les fermes les plus grosses et intensives, celles dites « compétitives » qui sont avantagées.

Agriculture intensive – “ferme des 1000 vaches” Rédaction | Avant Garde

Par exemple, aucune revalorisation de la prime aux cinquante-deux premiers hectares, que touchent les exploitations les plus petites, n’est prévue. De plus l’agriculture paysanne et biologique ne sont pas non plus parmi les priorités du gouvernement, leurs subventions, déjà trop faibles, ne devant pas augmenter cette année non plus.

Des orientations à rebours des aspirations

Ainsi, pour les tenants du « renouvellement politique », les vieilles recettes datant de l’après-guerre semblent convenir pour produire subvenir au besoin primaire de l’humanité : se nourrir.

Mais force est de constater que chez les jeunes qui aujourd’hui ont le courage de se lancer dans l’agriculture, c’est bien l’idée d’une production ancrée dans les territoires, proche des consommateurs et respectueuse de l’environnement que l’on retrouve le plus souvent.

Malheureusement la répartition des subventions par le gouvernement n’est pas faite pour aider ces jeunes à s’installer. Il faut donc continuer à défendre cette vision de l’agriculture, une agriculture saine qui n’a pas pour but l’enrichissement d’un petit nombre, mais bien de nourrir les peuples.