Abolir le travail, sauver la planète ?

Rédaction | Avant Garde

Contre la réforme des retraites, toutes les initiatives sont bonnes à prendre ! Évidemment, les grosses dates de mobilisation à l’appel de l’intersyndicale doivent occuper une place centrale. Les appels à la grève par secteur, comme la mobilisation à venir des cheminots, sont des bonnes choses et viennent renforcer le mouvement.

Contre la réforme des retraites, tous les arguments sont bons à prendre ! Rien n’est moins sûr pour le coup. Il y a notamment un argument qui circule ces derniers temps qui a failli me faire tomber de ma chaise à de multiples reprises : reculer l’âge de la retraite serait un désastre écologique, car travailler plus polluerait. Juste ciel ! Il ne faudrait donc plus de travail ? Plus rien produire ? Plus rien inventer ? 

Je comprends et partage l’idée selon laquelle il faut revoir nos manières de produire et de consommer, je partage évidemment la nécessité de réduire le temps de travail, revendication historique du mouvement ouvrier qui cristallise le rapport de force entre le capital et le travail. 

Cependant, essentialiser le travail comme quelque chose de négatif qu’il faudrait quasiment abolir, est au mieux une erreur d’analyse, au pire une faute politique. 

Que ce soit pour la planète ou l’équilibre des individus, quoi de mieux qu’un travail pensé et défini collectivement, qui rémunère correctement, qui s’inscrit dans un projet de société, qui valorise socialement, qui passionne, qui permet de se réaliser ? Battons-nous pour gagner ce droit au travail émancipateur plutôt que de vouloir l’abolir. 

Enfin, pour répondre au défi écologique, il va falloir du travail supplémentaire, il va falloir produire plus. Si nous voulons rénover les passoires thermiques, construire des hôpitaux, des écoles, des chemins de fer… Il va falloir du travail ! Si nous voulons arrêter d’importer des produits dont nous avons besoin ici, mais fabriqués ou transformés à l’autre bout du monde, il va falloir produire ici, il va falloir réindustrialiser le pays. 

C’est maintenant le moment de boucler la boucle en se disant que tout ce travail supplémentaire générera des cotisations qui permettront de régler le problème de notre système de retraite. 

Pour la planète, pour les retraites, pour notre génération : du travail !