A Gaza, maintien du blocus et montée des tensions

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Les marches du retour ont été l’occasion de massacres de civils par l’occupant, mais les Gazaouis ne renoncent pas à la vie et continuent de faire vivre la résistance, condamnés à se faire entendre après 11 ans de blocus.

Le départ d’une flottille

Près de huit ans après la première tentative de briser le blocus par la mer, les Gazaouis vont tenter de briser le blocus depuis l’intérieur. La tentative d’il y a huit ans s’est soldée par l’abordage illicite d’un bateau turc et la mort de dix militants. La tentative lancée mardi était déjà vouée à l’échec. C’est un des nombreux moyens dont les gazaouis disposent pour rappeler à la communauté internationale leur triste sort.

On compte déjà 110 morts lors des marches du retour, tous tués par balles par les soldats israéliens. Ces bateaux transporteront notamment des blessés de ces marches qui ont besoin de soins à l’étranger, mais aussi des jeunes diplômés au chômage. Près de la moitié des actifs à Gaza sont au chômage.

Les quelques bateaux de pêche qui ont tenté de briser le blocus sont aussi dérisoir qu’est fort le désespoir des gazaouis.

Gaza, de crise en crise

A la crise économique, il faut ajouter une crise politique. Gouverner par le Hamas, la bande de Gaza se trouve prisonnière des rivalités entre le mouvement islamiste et le Fatah. Ce dernier qui dirigea l’Autorité Palestinienne a ainsi décidé de diminuer les salaires des fonctionnaires travaillant là bas.

Sous blocus depuis plus d’une décennie, la bande de terre de de 360km², à peu près la taille de Mayotte, pour près de 2 millions d’habitants, combine toutes les difficultés possibles et imaginables. Aux difficultés économiques s’ajoutent d’importants problèmes de ressources, notamment en eau, qui font craindre une importante crise humanitaire.

La frontière avec l’Egypte est bien souvent aussi close que celle contrôlée par Israël. Les Gazaouis sont les otages de calculs géopolitiques des uns et des autres. Si a priori personne n’a intérêt à une escalade militaire aujourd’hui, la situation est tellement sans espoir et le gouvernement israélien tellement agressif qu’un conflit ouvert n’est pas entièrement à exclure.

Une trentaine de tirs de mortiers ont ainsi été tirés depuis la bande de Gaza vers les habitations israéliennes les plus proches sans faire de victime. L’armée israélienne frappe régulièrement des cibles qualifiées de “militaires” dans la bande de Gaza pour des motifs divers et variés.

Quelle solution pour Gaza ?

Aujourd’hui les négociations en vue d’une réconciliation entre le Fatah et le Hamas sont au point mort. Les perspectives d’une levée du blocus par les israéliens sont inexistantes. Du côté égyptien, le dictateur Sissi ne semble pas avoir la Palestine à son agenda immédiat même si pour la première fois depuis 2013, le poste frontière de Rafah a été rouvert pour la durée du Ramadan.

Des négociations indirectes seraient également en cours sous l’égide du Qatar et l’Egypte entre l’Etat hébreux et le Hamas. Des officiers israéliens se sont ouvertement inquiétés de la situation sociale et sanitaire dans la bande de Gaza, estimant qu’une trop grand misère aboutirait à des menaces sécuritaires pour Israël.

En attendant, le blocus se renforce notamment avec l’érection d’une barrière marine pour éviter des infiltrations de Gazaouis par la mer. Les initiatives diplomatiques de Trump rejetées pour l’instant par Mahmoud Abbas, visant à faire accepter une paix injuste, devraient également avoir des répercussions pour la bande de Gaza.

Les Gazaouis eux se préparent pour le 5 juin où ils devraient à nouveau massivement converger vers la frontière pour commémorer la défaite des nations arabes lors de la guerre des six jours.

Par Rédaction

Collectif de rédaction d'Avant Garde