A Angers, entre charité et bar associatif les fachos s’installent

a-angers-entre-charite-bar-associatif-fachos-sinstallentRAAF

Il y a un mois, les jeunes identitaires angevins ont ouvert un “bar associatif” à Savary, quartier populaire de la ville d’Angers.

“L’Alvarium” qui signifie “ruche” en latin, est en fait un appartement en rez de chaussée, loué par l’un de ces militants d’extrême droite. Les identitaires angevins se sont déjà illustrés à plusieurs reprises à travers des comportements racistes et violents qui ont conduit plusieurs de leurs membres au tribunal. Les adhérents de ce lieu se justifient d’une action d’aide “aux plus démunis”, revendiquant un soutien aux “sans abris français” en faisant des distributions alimentaires.

La multiplication d’actes racistes et violents

L’extrême droite angevine s’est pourtant déjà bien illustrée ces derniers temps en multipliant les actes racistes et violents : des têtes de sangliers placées sur le chantier de la mosquée d’Angers, agressions racistes, chants nazis entonnés à la sortie d’un bar, graffitis pro-Bachar el-Assad sur des locaux associatifs et maisons de quartier, organisation d’entraînement de boxe dans les douves d’Angers pour se défendre face “à la racaille”… la liste et longue. Mais combien de temps les pouvoirs publics vont-ils attendre avant de nouveaux faits ?

On compte aussi de nombreux évènements politiques à leur actif, comme la conférence avec Jean-Yves Le Gallou, personnalité du FN et négationniste, qui avait donné lieu à une mobilisation antifasciste importante et un dispositif policier encore rarement vu sur Angers pour les protéger. La Manif pour tous est d’ailleurs aussi bien présente visuellement dans la ville et s’est même vu offrir une tribune par l’université d’Angers sur le sujet de la PMA et de la GPA.

« L’objectif premier est clair ; fonder une communauté à l’esprit sudiste et au cœur chouan »

“L’Alvarium” sert déjà de base arrière à leurs activités politiques et à leurs beuveries. Deux activités fortement imbriquées chez ces fils et filles souvent de bonnes familles. Cette petite bande, fascinée par le mouvement néo-fasciste italien CasaPound, se définitt même dans une interview donnée à un journal d’extrême droite breton comme :

“aux confluents des doctrines nationalistes et du catholicisme social, composée de jeunes gens désireux d’aider leurs compatriotes délaissés volontairement par les pouvoirs publics, les médias et les associations, ne s’occupant que des clandestins”

Soutien du “Bastion social” de Lyon, ils se vantent d’avoir de bonnes relations avec leurs homologues du Mans et de Tours mais se distinguent en réaffirmant le catholicisme traditionnel qu’ils défendent. Les enfants de la bourgeoisie raciste angevine vont donc voir des personnes isolées en ruralité et se plaisent à se prendre en photo faisant la charité.

Une charité hypocrite et raciste au service de leur idéologie politique : l’extrême droite angevine trouve ses racines dans la branche royaliste et fondamentaliste catholique. Elle se caractérise par la soumission à un ordre moral traditionaliste et donc justifie la domination sociale par des déterminismes moraux. Ce n’est pas une extrême droite ouvrière, mais des militants revendiquant l’existence d’un ordre naturel et religieux.

La conclusion de leur interview glace d’ailleurs le sang :

“Nous n’excluons pas de participer à des élections locales même si pour nous l’objectif premier est clair ; fonder une communauté à l’esprit sudiste et au cœur chouan, et aider les plus démunis en alertant sur leur sort.”

L’ouverture de ce lieu associatif est d’ailleurs un outil de propagande important dans la façon d’atteindre cet objectif. Les actes successifs de cette extrême droite affichée se font aussi de plus en plus nombreux comme évoqués plus haut.

Ils bénéficient pourtant d’une relative impunité. Trop souvent ces identitaires et catholiques intégristes n’ont pas eu à répondre de leurs actes. Le “cercle anjou conférence” qui fait appel à des personnalités entre autre négationnistes en tribune, se voit même attribuer des salles commune de la ville et est protégé par la police quand une mobilisation antifasciste s’organise.

A chaque fois : Un dispositif policier important

À l’appel du RAAF (réseau antifasciste angevin), 800 personnes se sont mobilisé.es samedi pour exiger la fermeture de cette ruche d’extrême droite. La manifestation était unitaire et intergénérationnelle. Le cortège a fait une halte devant “l’Alvarium” où une dizaine d’identitaires ont accueillis les manifestant.es aux grés d’insultes, gestes de menaces de mort, ou encore de provocations immatures.

https://twitter.com/raaf_angers/status/967803301679988737

Mais même si les adhérents de “l’Alvarium” étaient protégés par les CRS, et se pensaient intouchables, les manifestant.es ont su faire de l’événement une réussite. La manifestation s’est donc terminée devant la mairie pour rappeler le silence de cette dernière  sur le sujet.

Les communistes interpelle le Maire au conseil municipal

Alors que la mairie a longtemps adopté la stratégie du silence radio, lundi dernier au conseil municipal d’Angers, Alain Pagano, conseiller municipal communiste demande publiquement à Christophe Béchu, Maire d’Angers, une position claire de la part de la Mairie. Celui ci répond alors que :

“la mairie prend la question très au sérieux et que suite à la vérification du respect des normes de sécurité, la légalité du bar associatif est pour le moment avérée tant qu’ils ne dépassent le nombre de 19 personnes accueillies”

L’édile a également indiqué se tenir  à disposition auprès de l’élu communiste pour expliquer les différents leviers d’actions que la mairie étudie. “L’Alvarium” se vante pourtant d’accueillir plus de 40 personnes en son sein, samedi dernier encore lors de la venue de Julien Langella, co-fondateur de “Génération identitaire” sur les réseaux sociaux.  

De nombreuses associations, syndicats, organisations politiques et individu.es s’organisent dans le RAAF pour la fermeture de ce lieu et pour que ces militants d’extrême droite n’est de lieu de propagande ni dans le quartier de Savary, ni ailleurs. La convergence avec les habitant·es du quartier se met en place et de nouvelles actions sont à venir.

Le capitalisme a tout intérêt à perpétuer la misère sociale et la division des travailleurs·ses, ce dont l’extrême droite se sert pour nourrir la haine, c’est pourquoi seule le progrès social permettra la lutte efficace contre le fascisme.