Une opération d’ampleur
Dans la nuit du 12 au 13 juin, le gouvernement israélien lance une opération militaire d’ampleur contre l’Iran. Les sites de recherche et industrie nucléaire ont été ciblés comme des usines d’enrichissement d’uranium ainsi que des infrastructures et directions militaires du régime.
L’état-major iranien a été décapité. Parmi les victimes de l’attaque figurent notamment le chef des Gardiens de la Révolution, Hossein Salami et le chef d’état-major du régime Mohammad Bagheri. L’intervention est décrite par le gouvernement comme des « frappes préventives ». Après les bipeurs du Hezbollah, c’est un nouveau coup de force pour les services militaires et de renseignement israéliens. Une opération d’une ampleur inédite, certaines des frappes israéliennes ayant même été tirées depuis le territoire iranien.
Téhéran a immédiatement riposté en envoyant des drones ainsi que des missiles balistiques en direction d’Israël. Ces attaques sont à certains moments parvenus à saturer le “dôme de fer” israélien. L’escalade est en marche.
L’éternel fuite en avant du gouvernement israélien
Cette agression intervient alors même que les négociations sur le nucléaire iranien entre les États-Unis et Téhéran étaient qualifiées de “constructives”. Elle traduit la volonté du gouvernement israelien de couper court aux négociations entre les deux parties en jouant l’escalade.
Si les attaques d’Israël ont, soi-disant, débuté sur fond de crainte de la possession de l’arme nucléaire par la République islamique d’Iran, il semblerait, selon CNN, que « des informations des services de renseignement américains notent que la République islamique aurait encore besoin de trois ans pour développer » une arme nucléaire.
Le gouvernement d’extrême droite israélien joue ici sa survie. La poursuite de la guerre est son assurance vie pour lui permettre de poursuivre le génocide et la colonisation pendant que sa légitimité est contéstée à la knesset.
Si l’intégralité de la communauté internationale avait intérêt à la désescalade et à la stabilisation de la région, le gouvernement israélien en a décidé autrement.
Communauté internationale fracturée, le bloc impérialiste face à ses vieux démons
Il n’a fallu que quelques heures à la France pour “réaffirmer le droit d’Israël à se défendre” comme l’a déclaré le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot. Un “droit” qui n’existe que dans la tête des gouvernements occidentaux.
Tout comme le principe de “guerre préventive” défendu par le gouvernement israélien mais dénoncé par toutes les nations soucieuses de garantir la paix dans la région.
La Chine s’est dite “préoccupée” et prête à “jouer un rôle constructif” pour apaiser la situation. La Russie a elle vivement dénoncé des frappes israéliennes jugées “inacceptables” et “non provoquées“. La Turquie a exhorté Israël à mettre fin à ses “actions agressives“, Erdogan allant même jusqu’à qualifier les actions d’Israël de “banditisme”.
Tous les États de la région ont également et sévèrement condamné l’agression Israelienne à l’exception du tout nouveau régime Syrien d’Ahmed El-Charaa – de son nom de guerre Abou Mohammed Al-Joulani. Le dirigeant d’HTC, ex-branche d’Al-Qaïda à sagement gardé le silence et a laissé son espace aérien à disposition de l’armée Israélienne et américaine pour mener les frappes contre l’Iran. L’idylle entre les états-unis et les islamistes a encore de beaux jours devant elle.
L’entêtement des États-Unis et ses vassaux à user de méthodes et rhétoriques impérialistes considérées comme anachroniques par l’extrême majorité de la communauté internationale continue de les marginaliser. L’agression de l’Iran, le viol de sa souveraineté ainsi les appels à faire tomber le régime choquent.