4 mois avec sursis pour un peu d’humanité

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4 mois de prison avec sursis, un pas de plus dans l’absurde pour la politique migratoire française. Cédric Herrou a été condamné en appel pour avoir accueilli des migrants.

L’humanité condamnée

Alors que la loi prévoit qu’on ne puisse pas être condamné pour assistance à un migrant illégal, le tribunal a préféré retenir qu’il s’agissait moins d’une assistance que d’un acte politique visant à la contestation de la loi. Cette interprétation des faits vise finalement à punir l’agriculteur d’être devenu un symbole.

La vallée voit chaque jour des dizaines d’hommes, de femmes et d’enfants franchir la frontière italienne fuyant la misère et la guerre. Ces derniers arrivent dans un total état de dénuement et sont donc naturellement pris en charge par les habitants.

Cette prise en charge est finalement l’expression de la plus naturelle des humanités face à la misère. La présence des migrants est illégale sur le territoire et les autorités déploient d’importants moyens pour empêcher les migrants d’arriver. Cependant les expulsions vers l’Italie et la persécution judiciaire de ceux qui les aident se font au mépris du droit d’asile.

L’absurdité de la situation

Au-delà de la vallée de la Roya c’est l’absurdité des politiques migratoires qui est illustrée par cette condamnation. Alors que la France est signataire de la convention de Genève sur les réfugiés, elle refuse d’appliquer effectivement le droit d’asile.

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Pire les pays européens ont mis en place d’absurdes règles internes limitant la circulation des demandeurs d’asile entre les différents pays. Les pays qui forment les frontières extérieures de l’Union Européenne sont submergés par des flux migratoires trop importants par rapport à leurs infrastructures.

Ces pays pour des raisons diverses ne sont pas non plus les destinations finales des migrants, qui bien souvent ne cherchent qu’à les traverser pour faire une demande d’asile ailleurs. En empêchant la traversée de la frontière, la France au mépris de toute humanité, rejette les problèmes sur son voisin Italien.

Le plus paradoxal c’est que la France est dans la situation inverse à Calais…

Le racisme des politiques migratoires

Malgré l’absurde, la situation n’est pas sans explication. Ce qui guide aujourd’hui les décideurs politiques à mener ces politiques, c’est leur absence de volonté de lutter contre le racisme.

Condamner un agriculteur qui a simplement nourri les migrants arrivés sur ses terres pendant que des petits nazillons se paient une croisière meurtrière en Méditerranée, est loin d’être à l’honneur de la France.

Le même Président qui disait vouloir accueillir les réfugiés, mais aussi  les chercheurs américains, envoie son ministre de l’intérieur expliquer qu’il faut différencier le bon réfugié du mauvais migrant.

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Le FN n’a pas remporté l’élection présidentielle et n’est pas parvenu à former un groupe à l’Assemblée Nationale. Il semble toutefois avoir gagner la bataille sur les questions migratoires. Ce sont ses politiques qui sont à l’oeuvre.

Par Rédaction

Collectif de rédaction d'Avant Garde